L’AFE qu’est-ce que c’est ?

C’est une agence qui vise à soutenir l’entrepreneuriat. Elle remplace l’APCE (Agence pour la création d’entreprises), créée il y a 35 ans et qui a connu quelques déboires, ces dernières années.
L’Agence France Entrepreneur (AFE), dont la création a été annoncée par François Hollande en octobre 2015, lors d’une visite à la Courneuve, est devenue opérationnelle le 13 avril. Il ne s’agit pas d’un nouvel interlocuteur pour ceux qui souhaitent se lancer dans la création d’une entreprise. Mais plutôt d’un coordinateur entre les différents réseaux d’aides comme Adie, les Boutiques de gestion, France active, Initiative France ou le réseau Entreprendre.
Parmi les membres fondateurs de l’AFE, on compte l’État, la Caisse des dépôts et consignation, l’Association des Régions de France, la Chambre de commerce et de l’industrie, le conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables et l’Assemblée permanente des Chambres des métiers et de l’artisanat.

Quelles sont ces missions de l’AFE ?

L’AFE doit accompagner la création, la reprise et le développement des entreprises, notamment dans les territoires les plus fragiles (les zones rurales et les banlieues). « Les objectifs sont ambitieux, rapporte le magazine Challenges. Faire passer de 5 à 20 % la part des entreprises créées dans les quartiers les plus pauvres et accompagner 10 000 entrepreneurs dans leur premier recrutement d’ici 2017. » L’État espère ainsi générer un grand nombre d’emplois dans ces lieux où création d’entreprise et dépôt de bilan sont deux fois plus importants qu’ailleurs.
Comme l’APCE auparavant, elle conserve, aussi, les missions d’information et d’orientation pour les porteurs de projets.

Qui la préside ?

Dominique Restino, président de l’APCE depuis 2014, laisse la place Mohed Altrad. Le tout nouveau président de l’AFE n’a pourtant rien du dernier venu.
En 2015, il a remporté le Prix mondial de l’entrepreneur de l’année, décerné par le cabinet d’audit financier EY (Ernst & Young). Il est le premier Français à décrocher cette récompense.
Originaire de Syrie, le sexagénaire, connaît bien le monde de l’entreprenariat. Ingénieur, il a créé sa première entreprise d’informatique en 1984. Il l’a ensuite revendu pour fabricant d’échafaudages en faillite. Trente ans après, le groupe Altrad est devenu le numéro un européen du secteur des échafaudages. Et il ne finit pas de s’agrandir. Altrad a racheté en mars 2015 le Néerlandais Hertel. Son chiffre d’affaires devrait atteindre 1,6 milliard d’euros et les effectifs grossir à 17 000 salariés. Mohed Altrad a également repris le club de rugby de Montpelier en 2011.
Désormais il semble bien décidé à donner un coup de pouce aux jeunes entrepreneurs. « Un entrepreneur ne doit pas se transformer en robot qui fabrique de l’argent, il faut ajouter d’autres dimensions à l’économique […]. Il faut renvoyer l’ascenseur à la société », a-t-il indiqué lorsqu’il a reçu son prix.
Toinon DEBENNE