mercredi 6 mai 2015

Cinq conseils pour s'associer sans s'entretuer

Cinq conseils pour s'associer sans s'entretuer

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S'associer avec des personnes ayant des compétences variées est un facteur cle de réussite.

S'associer, c'est un peu comme se marier. Au début, tout est beau et rose. Mais l'entente et la vision de l'entreprise peuvent vite tourner au cauchemar. Nos conseils pour partir du bon pied.

1. Choisir des associés aux profils complémentaires

C'est une évidence, parfois oubliée, mais essentielle. D'abord parce que des associés avec des compétences différentes et complémentaires assureront la bonne marche de l'entreprise, ensuite parce que les partenaires financiers, et notamment les investisseurs, y seront très sensibles. "L'idéal, dans une start-up, c'est un profil geek pour le côté technique, et un profil marketing, pour la gestion" recommande Benoît Galy, auteur de "Bien s'associer pour mieux entreprendre" (éd. Leduc). Il faut aussi une confiance mutuelle, parfois un socle commun, pour qu'une association résiste à l'épreuve du temps. "Nous sortons tous les trois d'école de commerce et nous connaissons depuis plusieurs années, explique Grégory Clément, co-fondateur en 2011 de Bagel Corner (restauration). Chacun possède ses particularités : il y a le financier, le créatif et le commercial. Chacun gère le business selon ses compétences et sa personnalité. Comme ça, nous ne nous marchons pas sur les pieds." 

2. Bien répartir les parts de capital

La répartition des parts au démarrage est elle aussi primordiale. Elle détermine le pourcentage de dividendes et la valeur de l'entreprise en cas de revente. "Il est toujours conseillé d'éviter les associations à 50/50. En cas de difficultés ou de problèmes, elles sont toujours plus difficiles à gérer", constate Benoît Galy. Les solutions : donner une majorité à l'un des fondateurs ou faire entrer des tierces personnes qui peuvent arbitrer en cas de désaccords. "A la création, nous avons décidé que je serais majoritaire à 50,1 % avec une action de plus. Cette décision a été prise d'un commun accord avec mon associé, avec l'idée qu'il fallait que l'un d'entre nous soit décisionnaire, et ait le dernier mot", témoigne raconte Bertrand Altmayeur, co-fondateur de Marcel Chauffeur, un service de VTC haut de gamme. 

3. Choisir une forme juridique adaptée

SARLSASSA... les choix sont multiples, mais encore une fois, attention aux conséquences en cas de conflit ou de mésentente. La SARL, forme juridique passe partout, est souvent choisie quand on entreprend à plusieurs. "Mais prudence, les statuts type ne contiennent pas de clause de sortie. Il faut la rajouter : c'est une nécessité absolue", insiste Benoît Galy. Les créateurs ayant des envies d'organisation bien précises choisiront la SAS, qui a l'avantage d'être façonnée sur mesure par les associés (dividendes, sortie, rémunération...). "Nous avons hésité entre la SARL et la SAS. Mais finalement, nous avons préféré la SAS pour sa souplesse mais aussi sa crédibilité auprès des investisseurs. Comme nous comptons lever rapidement des fonds, nous nous sommes dit que c'était la forme juridique la mieux adaptée, à notre situation, et à notre avenir", indique Quentin Romet, co-fondateur d'Homunity (plateforme de crowdfunding dédiée à l'investissement locatif. 
>> A consulter: Modèles de statuts 

4. Blinder la relation avec un pacte d'associés

Ce document, rédigé par un avocat, complète les statuts de l'entreprise. Il est confidentiel, contrairement aux statuts qui font l'objet d'une publication aux Greffes du tribunal de commerce. Il décrit les conditions d'entrée, de vie et de sortie des associés, de façon à garantir leurs droits ou à en créer de nouveaux. Il permet aux associés ou à certains d'entre eux d'organiser leurs relations au sein de la société. "Nous n'avons pas hésité une seconde à faire un pacte d'actionnaires, pour que tout soit encadré, aussi bien entre nous nous, qu'avec nos actionnaires (ndlr : l'entreprise a réalisé une levée de fonds en juin 2014 auprès de Starquest capital). C'est une sorte de contrat de mariage entre nous", détaille Grégory Clément de Bagel Corner. Au-delà des clauses régissant la vie de l'entreprise (droit de vote, droit d'information, organisation du pouvoir...), le pacte d'actionnaires décrit surtout les clauses de sortie ou de cession. "Nous avons intégré des clauses de "Good leavers" et de "Bad leavers", indique Bertrand Altmayer de Marcel Chauffeur. Si la sortie se fait dans de bonnes conditions (Good leavers), l'associé peut racheter ses parts au prix du marché. Si à l'inverse le départ se passe mal (démission, licenciement pour faute), le prix de rachat est plus faible, avec une décote." Radical mais sans surprise en cas de séparation. 

5. Créer un board avec des personnalités expérimentées

Constituer un "conseil de sages" ou un "board" avec des personnes extérieures est toujours un plus. Cela peut d'une part dédramatiser des situations où l'affectif et l'irrationnel ont pris le dessus et d'autre part permettre de prendre du recul sur les décisions stratégiques. "Nous nous sommes fait accompagner par plusieurs experts issus des incubateurs par lesquels nous sommes passés. Avec mes associés, nous tergiversions sur la date de la levée de fonds. Finalement, grâce aux conseils de ces spécialistes, nous avons trouvé un point d'accord. Ils ont permis de débloquer la situation", analyse Quentin Romet d'Homunity. Ces boards sont d'autant plus efficaces lorsque les créateurs associés sont jeunes, et disposent de peu d'expérience. Gégory Clément de Bagel Corner et ses associés se sont ainsi entourés de plusieurs têtes d'affiches dont Francis Viriot, (45 ans, ex DRH de McDonald's), David Borgel (44 ans, ex- directeur développement chez Midas) ou encore Augustin Paluel Marmont. "Ils nous apportent leur vision sur le recrutement, le développement du concept en franchise ou sur le marketing produit. Ils sont non seulement impliqués sur l'aspect opérationnel mais aussi associé au capital." Un moyen futé de les intéresser au succès de l'entreprise, tout en bénéficiant de conseils personnalisés. 

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