mardi 31 mars 2015

où trouver de bonnes idées en 2015 ?

Création d'entreprise : où trouver de bonnes idées en 2015 ?



Entreprendre.fr

Créateurs d'entreprises : où trouver les bonnes idées pour lancer votre business ? Voici quelques pistes qui vous permettront de réfléchir à des projets divers et variés, même s’il est indispensable de faire au minimum un choix de secteur, soit parce qu’il correspond à une expérience passée, ou à des diplômes, soit par étude de rentabilité.

S’orienter vers une franchise ?
Les franchiseurs ont déjà eu des idées, ont développé des concepts, les ont testés via des unités pilote avant de lancer leur réseau.

À LIRE AUSSI


De plus, les entreprises lancées en franchise ont une meilleure longévité que celles qui se créent en totale indépendance. Voici de bonnes raisons de se décider à consulter la Fédération française de la franchise et de se rendre aux divers salons, nationaux et régionaux, consacrés aux réseaux.

Le choix est grand, entre les jeunes et les anciens réseaux, avec des investissements qui vont de 20 000 à 400 000 euros environ, des contrats de franchises traditionnels, de licence de marque, sans oublier les réseaux coopératifs… En bref, une bonne façon d’exploiter les idées d’autrui.

La piste de la reprise d'entreprise
 Les Chambres de Commerce et d’Industrie ainsi que les Chambres des Métiers disposent de fichiers d’entreprises à reprendre dans des domaines extrêmement divers, là encore à des niveaux d’investissement différenciés. Pourquoi ne pas étudier la question en examinant les propositions ? L’idéal étant bien évidemment de connaître ses capacités financières, ainsi que le type de métier que l’on souhaite explorer.

Certaines affaires ne sont pas officiellement sur le marché, il est donc aussi possible de se rapprocher directement de la direction de certaines entreprises afin de voir s’il y a une ouverture. Il arrive que certains dirigeants face à une offre se laissent tenter.

Des lectures stimulantes pour créer une entreprise
Les ouvrages ne manquent pas sur la création d’entreprise, y compris au niveau des lancements. Certains magazines comme Création d’entreprise magazine, Franchise & Business  et Entreprendre (www.lafontpresse.fr) présentent des articles listant de « bonnes idées ». Dans certains domaines, les chercheurs de tendances éditent des études ou les vendent. Elles permettent de sentir l’air du temps et de voir les mouvements des consommateurs à moyen terme.

L’intérêt de la veille concurrence
 La veille concurrence est évidemment un bon moyen de se nourrir le cerveau. Voir ce qui se fait autour de soi, les nouveaux concepts de magasins, les articles les plus vendues, se tenir informé des dernières technologies, étudier les produits les plus appréciés des jeunes, les besoins des plus âgés. En résumé, il convient de garder l’œil ouvert et de rester aux aguets en permanence dans l’espoir qu’une idée germe, quitte à ce qu’elle soit une simple amélioration d’un concept existant.

Les grandes réussites ne sont pas toujours synonymes d’idées géniales, il peut s’agir d’un simple décalage par rapport à un procédé existant. Il ne s’agit pas d’une étude de marché à proprement parler, mais d’une recherche préalable.

Et l’étranger ?
L’étranger est une source privilégiée d’idées et il faut bien reconnaître que jusqu’à aujourd’hui, les Etats-Unis ont été une source riche et régulière d’idées pour les entrepreneurs en herbe. Et pourquoi pas ? Prendre un billet d’avion pour l’étranger est souvent un moyen de décaler son imaginaire, à condition de se laisser imprégner par la culture locale et de tout observer sans aucun a priori, mais en se posant la question du bien-fondé, de l’adaptabilité possible, de nouveaux produits et services ayant vu le jour au-delà de nos frontières.

Il est assez rare que les idées et concepts étrangers puissent être importés directement en France sans effectivement leur faire un petit lifting, à moins qu’il ne s’agisse d’innovations purement technologiques ou médicales s’insérant dans des systèmes plus complexes. Vous l’aurez compris : tous les moyens sont bons pour trouver l’idée qui va changer votre vie et va vous permettre de transformer pourquoi pas une passion en entreprise et en business lucratif !

Des sites pour vous aider
- Le site de l’APCE propose des idées pour entreprendre, ainsi que de multiples informations : www.apce.com
www.grainedentreprendre.fr : présentation hebdomadaire d’idées pour se lancer.
www.planete-auto-entrepreneur.com pour se lancer en auto-entreprise.
Trendhunter.com : un jeune site canadien présentant les dernières tendances (en anglais)
www.ideebiz.com : des tendances à travers le monde.

source : http://www.entreprendre.fr/creation-dentreprise-ou-trouver-de-bonnes-idees-en-2015

lundi 30 mars 2015

Comment bien financer son projet

Créer son entreprise: comment bien financer son projet

Outre les 6.000 formes de financements et subventions, les créateurs peuvent aussi mobiliser les particuliers sur Internet : le crowdfunding est en plein essor.

Responsable de la technologie chez Oculus Virtual Reality, le 4 mars 2015 à San Francisco, Californie. (c) AFPResponsable de la technologie chez Oculus Virtual Reality, le 4 mars 2015 à San Francisco, Californie. (c) AFP
Chaque année, des milliers de Français tentent leur chance en créant leur entreprise. Challenges vous dévoile les étapes indispensables pour bien créer son entreprise". Après Trouver l'idée, construire un business plan et choisir le bon statut juridique, il faut parfois savoir gagner des concours pour bien financer son projet.  
En France, c’est entendu, la recherche de fonds tient du parcours du combattant. Mais deux faits nouveaux ont changé la vie des entrepreneurs. D’abord, la création, fin 2012, du supermarché des financements publics Bpifrance. On y trouve tout. Bourses, prêts, garanties bancaires, capitaux… Ensuite, l’irruption du financement participatif, ou crowdfunding. En 2014, plus de 150 millions d’euros (deux fois plus qu’en 2013) ont été récoltés auprès du grand public par une quarantaine de plateformes. Une grande partie de ces fonds sont destinés aux créateurs d’entreprise. Panorama des possibilités, de 10 000 euros à 1 million d’euros.

Lever 10.000 euros

Pour se lancer, on rassemble généralement ses économies et on demande un coup de pouce financier ("love money") à son entourage. Pour convaincre les amis ou la famille, il peut être opportun de leur rappeler un avantage : investir en direct dans une start-up permet de déduire 18 % de la somme investie de son impôt sur le revenu. Encore mieux, un contribuable assujetti à l’ISF peut déduire jusqu’à 50 % de son investissement, dans la limite de 45 000 euros.
Dorénavant, un porteur de projet peut aussi solliciter la générosité des internautes. Les plateformes Ulule ou KissKissBankBank permettent de lancer des appels aux dons. "1083, une jeune marque de jeans Made in France a financé sa première production grâce à une campagne sur Ulule", se réjouit Nicolas Lesur, président de l’association -Financement Participatif France et fondateur du site Unilend.
Pour les entrepreneurs prêts à remplir des formulaires, une kyrielle d’aides publiques ou parapubliques existe. Initiative France, l’Adie, France Active ou le Réseau Entreprise attribuent des prêts d’honneur, à taux zéro. Les montants s’étalent de 2 000 à 50 000 euros.
Pour se repérer dans un maquis de 6 000 financements publics et bancaires, le site So-Fi.fr, lancé à l’automne, est un outil très pratique : un simulateur permet d’avoir une réponse immédiate à une demande. Ensuite, So’Fi propose un audit complet (de 150 à 400 euros) d’éligibilité aux financements. Et ses experts peuvent suggérer à un entrepreneur des financements ciblés, souvent méconnus. "Des organismes tel l’IFCIC [Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles] peuvent apporter des subventions", note Sadia Podlunsek, la fondatrice de So’Fi.
S’ils présentent un projet innovant – au sens large –, les créateurs d’entreprise peuvent aussi briguer la bourse French Tech, attribuée par Bpifrance. Jusqu’à 30 000 euros, elle finance l’étude de faisabilité ou les premiers investissements.

… 100.000 euros

Une fois son projet validé par quelques réalisations (prototype, premiers clients, site Internet…), l’entrepreneur pourra solliciter un prêt d’amorçage à Bpifrance. Réservé aux entreprises de moins de cinq ans, celui-ci accorde jusqu’à 150 000 euros, à des conditions très favorables. Les start-up innovantes peuvent percevoir, en prime, une avance innovation : Bpifrance -finance 50 % des fonds nécessaires à un projet.
Gagner un concours (lire p. 45) peut aussi rapporter gros. Piloté par Anne Lauvergeon, le Concours mondial d’innovation, organisé tous les deux ans, attribue ainsi jusqu’à 200 000 euros de subventions à des projets répondant à sept thématiques. Quant aux lauréats du concours i-Lab (l’ex-Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes), ils décrochent jusqu’à 200 000 euros.
Les banques et les sociétés de capital-risque ne se hasardent pas à financer en capital une toute jeune entreprise. Trop risqué. A ce stade, d’autres acteurs interviennent. Le Fonds national d’amorçage (FNA) alloue 600 millions d’euros aux jeunes pousses innovantes via seize fonds gérés par des équipes d’investisseurs. Les entrepreneurs peuvent aussi convaincre des business angels :des particuliers qui investissent de l’argent, et souvent du temps, dans de jeunes entreprises. Ils sont généralement organisés en clubs, eux-mêmes affiliés à la fédération France Angels. Quelques "serial entrepreneurs" français ont monté leur propre structure, tel Xavier Niel (Kima Ventures), Pierre Kosciusko-Morizet (Isai) ou Marc Simoncini (Jaïna). Et la plateforme Fundme, créée en juin 2012, met en relation des business angels chevronnés et des entrepreneurs.
Enfin, l’entrepreneur peut lever des capitaux auprès du grand public via des sites de crowdfunding, comme Anaxago, WiSEED ou SmartAngels. "A la frontière entre le coaching et le financement, les accélérateurs peuvent apporter de l’argent", complète Paul-François Fournier, patron de la division innovation à Bpifrance. L’Accélérateur, Sparkling Partners, TheFamily ou 50 Partners sont parmi les plus actifs.

… 1.000.000 euros

Quand on vise une telle somme, on aborde le royaume des VCs, pour venture capitalists, ou sociétés de capital-risque. A ce stade, la start-up doit avoir validé son concept. En France, les fonds dédiés aux jeunes entreprises decroissance s’appellent Alven Capital, Sofinnova, Partech, Demeter, Idinvest… Bpifrance gère, en direct, trois fonds de capital-risque thématiques : InnoBio, Ambition numérique et Ecotech.
Récemment, les acteurs du crowdfunding ont aussi fait irruption dans le jeu. Autorisés légalement à apporter jusqu’à 1 million d’euros, ils collectent des tickets de plus en plus gros : en novembre dernier, PayPlug a levé 900 000 euros via Anaxago.
Phénomène moins connu, les grands groupes financent, de plus en plus, les start-up. Le corporate venture est en plein essor. Allié à Publicis, Orange a dédié 300 millions à des start-up, Safran est en train de constituer son fonds, l’américain Cisco a promis 90 millions aux start-up françaises… Et même les mutuelles se muent en VC : la MGEN a débloqué 50 millions pour les jeunes entreprises.
Par Delphine Déchaux


Sites internet
TousNosProjets.fr 
le portail du crowdfunding créé par Bpifrance.
Berrebi.org
le blog du patron du fonds d’investissement de Xavier Niel.
Fundme.fr
la plateforme de mise en relation entre start-up et business angels.
So-Fi.fr
une nouvelle plateforme dédiée aux financements et aux aides.

source : http://www.challenges.fr/creation-d-entreprise/20150309.CHA3696/creer-son-entreprise-comment-bien-financer-son-projet.html

jeudi 26 mars 2015

Le pitch, cette redoutable étape dans le financement d'une start-up

Le pitch, cette redoutable étape dans le financement d'une start-up

La France aura bientôt autant de concours de start-up que de fromages. Impossible d'éviter alors l'épreuve du pitch. Mais ça peut rapporter gros!

L'importance du pitch en start-up AfpL'importance du pitch en start-up Afp
Chaque année, des milliers de Français tentent leur chance en créant leur entreprise. Challenges vous dévoile les étapes indispensables pour bien créer son entreprise". Après Trouver l'idée, construire un business plan et choisir le bon statut juridique, il faut parfois savoir gagner des concours. 
Le pitch, c’est le dernier jeu à la mode. Et il peut rapporter gros : de quoi financer tout ou partie du démarrage de sa start-up ! A condition d’avoir au préalable convaincu un jury dans le temps imparti, ce qui fait tout le sel et toute la difficulté de l’exercice : cinq minutes pour présenter son projet (déstabilisant, surtout la première fois) et cinq minutes pour répondre aux questions (aller à l’essentiel, ne pas se noyer dans les détails… tout ce que l’éducation à la française ne vous apprend pas !). Et ensuite, au revoir et merci. Au candidat suivant !
Les sommes en jeu sont-elles alléchantes ? L’opération "101 projets", lancée en 2013 par le trio Niel-Simoncini-Granjon, a été dotée de 25.000 euros par projet primé. Mais la plupart des prix se situent plutôt entre 3.000 et 10.000 euros, dont une partie sous forme de prestations en nature fournies par les indispensables partenaires. C’est le cas de "100 jours pour entreprendre" que parraine Frédéric Mazzella, le fondateur très en vue de BlaBlaCar, une compétition à destination des 18-26 ans. Les dix lauréats sont gratifiés d’une sorte de kit de l’entrepreneur d’une valeur de 5.000 euros, dont la moitié en cash et le reste sous forme d’accompagnement juridique et comptable, d’assurances, de mentorat et d’adhésion au réseau Esprit d’entreprise…

Un label reconnu

D’autres concours permettent aussi d’obtenir un label reconnu, comme celui de Tremplin Entreprises ou de Lyon Start Up, qui crédibilise le dossier auprès des investisseurs. Mais pour les entrepreneurs en herbe un peu débrouillards, gagner un concours, c’est surtout se créer en peu de temps un réseau personnel dans lequel, avec un peu de chance, figureront une ou deux célébrités du Web. Un capital inestimable.
La France aura bientôt autant de concours de start-up que de fromages. Il en existe en régions, comme Créa’Vienne, qui pose pour condition aux lauréats d’implanter leur siège dans le département. D’autres réservés aux étudiants, comme le concours Pépite-Tremplin pour l’entrepreneuriat étudiant, dont les trois premiers prix sont dotés de 20 000 euros. La Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) organise les trophées de l’Entrepreneuriat au féminin, dont la dénomination est assez claire. Le concours Talents des cités vise les créateurs d’entreprise ou d’associations des quartiers difficiles. Et pour la première fois cette année, on a pitché jusque dans les allées du Salon de l’agriculture. Qu’on se le dise : la start-up est aussi dans le pré !
Par Anne-Marie Rocco

source : http://www.challenges.fr/creation-d-entreprise/20150309.CHA3698/le-pitch-cette-redoutable-etape-dans-le-financement-d-une-start-up.html

lundi 23 mars 2015

Autoentrepreneur, SARL, SAS... Quel statut pour créer son entreprise?

Autoentrepreneur, SARL, SAS... Quel statut pour créer son entreprise?

Les formes juridiques sont variées. Le choix dépend des perspectives souhaitées pour l’entreprise. Et du rôle que se voit jouer le futur dirigeant : seul ou en s’associant.

Associé fondatrice de Rêveability Avocat. (c) Bruno LévyAssocié fondatrice de Rêveability Avocat. (c) Bruno Lévy
Chaque année, des milliers de Français tentent leur chance en créant leur entreprise. Challenges vous dévoile les 4 étapes indispensables pour bien créer son entreprise". Après Trouver l'idée, et Construire un business plan, il faut choisir le bon statut juridique. 

SARL, EIRL, SAS… Difficile de s’y retrouver pour les néophytes. De la façon dont on veut développer l’entreprise dépendront ses statuts et la forme juridique qu’elle pourra prendre. La classique société anonyme (SA) nécessite la présence de sept associés et est extrêmement encadrée, donc peu adaptée à la création. Au fait, la plupart des entreprises qui se créent sont unipersonnelles, et c’est bien à partir du statut du dirigeant de l’entreprise qu’il faut monter son projet. Enfin, s’il faut peser attentivement le pour et le contre de chacun de ces différents statuts, il y a un autre aspect qu’il faut absolument passer à la loupe avant de se lancer : le régime matrimonial. Pour ceux qui n’ont pas encore fait de contrat de séparation de biens, il vaut mieux passer chez le notaire pour éviter qu’un divorce douloureux ne vienne paralyser le capital de l’entreprise.

Autoentrepreneur, EI, EIRL : pour démarrer

Le statut d’autoentrepreneur présente un gros avantage : tant qu’il n’y a pas de chiffre d’affaires, il n’y a aucun prélèvement. Utile en période de crash test, ce statut implique de ne pas dépasser le seuil de 82 200 euros de chiffre d’affaires annuel pour les activités de vente de marchandises, et celui de 32 900 euros pour les prestations de services ou les professions libérales. Au-delà, c’est une entreprise individuelle classique, c’est-à-dire qu’elle peut être soumise à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux. Attention, ces deux types de statuts ne créent pas de patrimoine distinct entre la personne et son activité. C’est le patrimoine personnel de l’entrepreneur qui sert de gage aux créanciers. Une solution pour s’en prémunir : se rendre chez un notaire pour effectuer une déclaration d’insaisissabilité, qui protège tout l’immobilier non professionnel des saisies. Toutefois, elle n’est opposable qu’aux créanciers avec lesquels on a contracté après l’avoir signée. Autant, donc, la réaliser le plus tôt possible. Autre solution : opter pour le statut de l’EIRL (entrepreneur individuel à responsabilité limitée), qui permettra de spécifier quels sont les biens affectés à l’activité professionnelle.

Le portage salarial : pour se tester

Il ne concerne pour le moment que 40 000 personnes en France, mais est en pleine expansion. Il est fait pour ceux qui veulent tester leur marché avant de créer leur entreprise. Ils évitent ainsi toutes les tracasseries administratives et conservent leur statut de salarié. Mais à la différence des gérants salariés et des travailleurs non salariés, ils continuent à cotiser à l’assurance-chômage. "Parmi les utilisateurs du portage salarial, 10 % créent leur entreprise au bout de quelques mois", affirme Patrick Levy-Waitz, président de la société de portage ITG. Le principe : le consultant ou l’indépendant effectue ses prestations, qui sont facturées au(x) client(s) par l’entreprise de portage. Les clients s’acquittent des factures, et l’entreprise, après avoir prélevé une commission (compter environ 10 % du chiffre d’affaires hors taxes), s’acquitte des cotisations et verse un salaire net à l’indépendant. Pour 80 000 euros hors taxes de missions, on peut compter sur un peu moins de 40 000 euros de salaire net. La rémunération peut être étalée dans le temps pour éviter les à-coups. Attention, le portage salarial est réservé aux rémunérations qui, sur la base d’un temps complet, sont au minimum de 2 500 euros brut mensuels.

SARL ou EURL : pour gérer en tant que travailleur non salarié

En créant une SARL (société à responsabilité limitée) ou une EURL (sa version unipersonnelle), on donne naissance à une personne morale qui aura un patrimoine distinct. Surtout, on empêche l’activité d’être exclusivement liée à son ou ses créateurs : elle pourra leur survivre ou être cédée. Le capital est composé de parts sociales qui ne peuvent être vendues qu’avec l’accord des autres associés. La répartition des pouvoirs est simple : les droits de vote d’un associé sont exactement les mêmes que la part qu’il détient dans le capital. Le gérant, s’il détient plus de 50 % des parts, est TNS, travailleur non salarié. Ce qui signifie, concrètement, qu’il cotise au régime social des indépendants (RSI), remis sur les rails après avoir été épinglé par la Cour des comptes pour un service et des délais déplorables. Les cotisations sociales du TNS sont plus légères que celles d’un gérant salarié (son salaire brut va coûter à l’entreprise environ 140 % de son salaire net). En revanche, dès que le bénéfice de l’entreprise dépasse 38 120 euros, les dividendes sont aussi soumis à cotisations sociales (seulement à 15 % de prélèvements en deçà de ce seuil).

SAS ou SASU : pour diriger en tant que travailleur salarié

La SAS (société par actions simplifiée) ou sa version unipersonnelle, la SASU, sont très en vogue chez les start-uppers. Leur point fort ? "On n’est pas obligé d’y aligner la répartition des pouvoirs sur la répartition du capital", explique maître Pierre-Olivier Bernard, du cabinet Opleo Avocats. "Cela signifie qu’on peut distribuer des actions à des salariés. C’est fondamental, car, en phase de démarrage, on ne peut pas toujours s’aligner sur les salaires du marché : cela permet de retenir et de motiver ses équipes." Attention, les actions d’une SAS peuvent être cédées sans l’accord des autres associés. Pour encadrer les mouvements dans le capital, il faudra prévoir un pacte d’actionnaires. Le gérant est travailleur salarié, mais il ne cotise pas à l’assurance-chômage. Son salaire "superbrut" (charges patronales et salariales incluses) coûte à l’entreprise environ 175 % du montant de son salaire net. Pour le moment, les dividendes sont peu taxés, 15,5 % quel que soit leur niveau. Mais le dispositif est régulièrement remis en cause.

Le témoignage de Sabah Boumesla, associée fondatrice de Rêveability Avocat.
Challenges : Quelles questions faut-il se poser avant de choisir un statut ?
Sabah Boumesla. Il faut savoir si l’on veut ou pas s’associer, et surtout avoir une vision à moyen terme de la manière dont on souhaite se développer.
Que préconisez-vous pour ceux qui se lancent seuls ?
Le statut d’autoentrepreneur apporte une grande simplicité de gestion, mais enferme dans un certain confort : pour ne pas changer de fiscalité, on évite de franchir le plafond de chiffre d’affaires, et on ne se développe jamais ! L’autre écueil, qui concerne aussi l’entreprise individuelle, est qu’il n’y a pas de distinction entre le patrimoine de l’entrepreneur et celui de sa structure. Certains n’en ont pas conscience.
Quel est le risque ?
Toutes les dettes au titre de l’activité se confondent avec celles de l’entrepreneur. On peut donc saisir ses biens, y compris sa résidence principale. Aujourd’hui, on peut s’en protéger en créant une déclaration d’insaisissabilité chez un notaire, ou en optant pour le régime de l’entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL), qui permet d’affecter à son activité professionnelle un patrimoine distinct de son patrimoine personnel. La séparation entre dettes personnelles et professionnelles sera aussi très nette avec la création d’une EURL ou d’une SASU, équivalents "solo" des SARL et des SAS.
Et pour ceux qui créent une société à plusieurs ?
La plupart choisissent une SARL ou une SAS, qui sont toutes deux à responsabilité limitée. Les SARL sont très encadrées, juridiquement, par le Code du commerce. Les SAS le sont beaucoup moins. C’est ce qui explique leur succès : elles donnent une grande souplesse dans la rédaction des statuts, permettent d’organiser l’entrée de nouveaux actionnaires, le pouvoir entre associés, y compris en donnant à un associé des droits de vote plus importants que sa part dans le capital. C’est le cadre idéal pour ceux qui ont vite besoin de faire entrer de nouveaux investisseurs. Mais cette très grande liberté impose d’être très rigoureux dans la rédaction des statuts.
Quelles sont les erreurs fréquentes ?
Bien souvent, le conseil juridique n’entre pas dans le business plan, il est vécu comme un coût superflu. On ne compte plus les oublis de cession de droits d’auteur sur les logos, les conditions générales de vente mal rédigées… Plus grave encore, beaucoup d’entrepreneurs pressés de lever des fonds signent des pactes d’actionnaires qui ne leur sont pas du tout favorables. L’autre erreur consiste à ne pas envisager dès le départ la sortie d’un associé, en cas de divergences importantes.
Propos recueillis par Héloïse Bolle

Les livres
La Boîte à outils de la création d’entreprise, par Catherine Léger-Jarniou et Georges Kalousis, Dunod, édition 2015, 192 pages, 26,50 euros.
L’Essentiel du droit des sociétés, par Béatrice et Francis Grandguillot, éditions Gualino, 150 pages, 13,50 euros.
Le site
Apce.com
Dossier "Choisir un statut juridique".

source : http://www.challenges.fr/creation-d-entreprise/20150309.CHA3694/autoentrepreneur-sarl-sas-quel-statut-pour-creer-son-entreprise.html