jeudi 28 février 2013

Augmentation de capital SARL : les absents n'ont pas toujours tort...

JURIDIQUE / Augmentation de capital SARL : les absents n'ont pas toujours tort... Jurisprudence

Publié le 26 février 2013
Profiter qu'un associé soit bloqué à l'autre bout du monde pour voter une augmentation de capital réduisant sa participation à peau de chagrin... non seulement ce n'est pas très fair-play, mais en plus c'est répréhensible par les tribunaux.
Ainsi, vient en effet de juger la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence, condamnant même la société à verser 2.500 € de dommages-intérêts à l'associé spolié en réparation de son préjudice moral.
Il faut dire que, alors qu'il était le fondateur de la société, sa participation dans le capital s'est trouvée d'un seul coup ramenée à moins de 1 % !

L'affaire

Une SARL au capital de 1.000 €, de lourdes pertes au titre d'un exercice,l'augmentation de capital est incontournable.
Le problème est que l'associé fondateur se trouve à l'autre bout du monde pour des raisons professionnelles et qu'il ne pourra donc pas être présent à l'Assemblée Générale Extraordinaire que le Gérant envisage de réunir.
Il lui demande par courriels d'attendre son retour, mais le Gérant passe outre et se contente d'envoyer la convocation à son domicile parisien.
Considérant que l'assemblée avait été régulièrement convoquée, les associés valide l'augmentation de capital, mais l'associé fondateur ne pouvant y participer en raison de son absence, sa part dans le capital se trouve ramenée de 23 à 0,49 %.
De retour en France, il sollicite en justice l'annulation de la délibération et demande la convocation d'une nouvelle Assemblée Générale, en faisant valoir qu'il était en Polynésie à la date de l'assemblée pour raisons professionnelles mais que, pendant cette absence, il avait continué à communiquer avec la société par voie de courriels et avait, en particulier,donné la date de son retour et demandé que l'on attende cette date pour prendre toute disposition juridique ou financière engageant l'avenir de la société.

Les tribunaux

Dans un premier temps, le Tribunal de Commerce de CANNES, dans un Jugement du 08 septembre 2011, rejette sa demande, relevant qu'il avait prolongé son séjour à l'étranger de manière importante (deux mois), qu'il n'était pas établi que ses coassociés connaissaient sa date de retour, et qu'en conséquence il ne pouvait être invoqué que l'Assemblée Générale litigieuse ait été convoquée sciemment afin de lui porter préjudice ou de l'évincer du capital de la société.
L'associé interjette donc appel et bien lui en prend. Car la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence, dans un Arrêt du 13 décembre dernier, a purement et simplement annulé l'Assemblée Générale Extraordinaire ayant décidé du principe et des modalités de l'augmentation de capital, tout en enjoignant la société de réunir régulièrement dans les 6 semaines de la signification de l'Arrêt une nouvelle Assemblée Générale avec le même ordre du jour.
Selon les juges en effet, l'assemblée avait été intentionnellement réunie afin de spolier l'associé puisque la période de souscription était achevée à son retour (dont la date était connue) et la souscription à l'augmentation de capital déjà constatée, ce qui constituait une fraude manifestejustifiant l'annulation de l'Assemblée Générale litigieuse.
Source : Arrêt de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence, 13 décembre 2012, n° 11-16034.
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Didier Vincent

source : http://www.gerantdesarl.com/?utm_source=Newsletter&utm_medium=Email&utm_content=actualite_1592_augmentation-de-capital-sarl-les-absents-n-ont-pas-toujours-tort&utm_campaign=n-286-prospects-28-02-2013#

Augmentation de capital SARL : les absents n'ont pas toujours tort

JURIDIQUE / Augmentation de capital SARL : les absents n'ont pas toujours tort... Jurisprudence
Publié le 26 février 2013
Profiter qu'un associé soit bloqué à l'autre bout du monde pour voter une augmentation de capital réduisant sa participation à peau de chagrin... non seulement ce n'est pas très fair-play, mais en plus c'est répréhensible par les tribunaux.
Ainsi, vient en effet de juger la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence, condamnant même la société à verser 2.500 € de dommages-intérêts à l'associé spolié en réparation de son préjudice moral.
Il faut dire que, alors qu'il était le fondateur de la société, sa participation dans le capital s'est trouvée d'un seul coup ramenée à moins de 1 % !

L'affaire

Une SARL au capital de 1.000 €, de lourdes pertes au titre d'un exercice,l'augmentation de capital est incontournable.
Le problème est que l'associé fondateur se trouve à l'autre bout du monde pour des raisons professionnelles et qu'il ne pourra donc pas être présent à l'Assemblée Générale Extraordinaire que le Gérant envisage de réunir.
Il lui demande par courriels d'attendre son retour, mais le Gérant passe outre et se contente d'envoyer la convocation à son domicile parisien.
Considérant que l'assemblée avait été régulièrement convoquée, les associés valide l'augmentation de capital, mais l'associé fondateur ne pouvant y participer en raison de son absence, sa part dans le capital se trouve ramenée de 23 à 0,49 %.
De retour en France, il sollicite en justice l'annulation de la délibération et demande la convocation d'une nouvelle Assemblée Générale, en faisant valoir qu'il était en Polynésie à la date de l'assemblée pour raisons professionnelles mais que, pendant cette absence, il avait continué à communiquer avec la société par voie de courriels et avait, en particulier,donné la date de son retour et demandé que l'on attende cette date pour prendre toute disposition juridique ou financière engageant l'avenir de la société.

Les tribunaux

Dans un premier temps, le Tribunal de Commerce de CANNES, dans un Jugement du 08 septembre 2011, rejette sa demande, relevant qu'il avait prolongé son séjour à l'étranger de manière importante (deux mois), qu'il n'était pas établi que ses coassociés connaissaient sa date de retour, et qu'en conséquence il ne pouvait être invoqué que l'Assemblée Générale litigieuse ait été convoquée sciemment afin de lui porter préjudice ou de l'évincer du capital de la société.
L'associé interjette donc appel et bien lui en prend. Car la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence, dans un Arrêt du 13 décembre dernier, a purement et simplement annulé l'Assemblée Générale Extraordinaire ayant décidé du principe et des modalités de l'augmentation de capital, tout en enjoignant la société de réunir régulièrement dans les 6 semaines de la signification de l'Arrêt une nouvelle Assemblée Générale avec le même ordre du jour.
Selon les juges en effet, l'assemblée avait été intentionnellement réunie afin de spolier l'associé puisque la période de souscription était achevée à son retour (dont la date était connue) et la souscription à l'augmentation de capital déjà constatée, ce qui constituait une fraude manifestejustifiant l'annulation de l'Assemblée Générale litigieuse.
Source : Arrêt de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence, 13 décembre 2012, n° 11-16034.

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Didier Vincent












































































































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mercredi 27 février 2013

"L’effectuation" : la fin des créateurs d'entreprise super-héros


26 février 2013 | Création
         

L’effectuation et ses 5 clés pour créer : la fin des créateurs d'entreprise super-héros

Les créateurs, des super-héros ?

L’effectuation, c’est une nouvelle manière d’envisager la création d’entreprise. Une méthode, 5 principes-clés et un message central : après le créateur « super-héros », vive le créateur de terrain !

Comment font les entrepreneurs pour créer et surtout pour réussir ? C’est la question que s’est posée une chercheuse américaine, Saras Sarasvathy.  Ces travaux commencent à faire parler d'eux en France grâce notamment à un entrepreneur aujourd’hui professeur d’entrepreneuriat à l’EM Lyon, Philippe Silberzahn. Il vient de publier un ouvrage sur le sujet*. Créateur, ne fuyez pas ! Cette « théorie », c’est avant tout du pragmatisme et du bon sens, une nouvelle démarche pour créer une entreprise.

Vous n'êtes pas un héros ? Bonne nouvelle, vous pouvez créer votre entreprise !

L’effectuation, c’est d’abord la fin d’idées reçues. La fin du mythe de l’entrepreneur « super héros » (ou bandit, selon les conceptions…). « Souvent, les grandes figures des chefs d’entreprises  sont vues comme des héros, des hommes ayant eu une idée géniale, des visionnaires, souligne Philippe Silberzahn. On a tous en tête des Richard Branson ou des Xavier Niel. Mais dans la vraie vie, les entrepreneurs sont très différents, avec des profils variés. » Un des apports de cette démarche, c’est d’ailleurs aussi de proposer une méthode d’enseignement de l’entrepreneuriat, et un meilleur accompagnement des créateurs.
Pour faire son étude, Saras Sarasvathy a rencontré des dizaines d’entrepreneurs qui ont réussi. Elle ne leur a pas demandé les clés de leur réussite, mais les a confrontés  à une série de problème à résoudre : vendre ou lancer un nouveau produit, par exemple. Elle a ainsi accumulé des heures d’enregistrement  et en a tiré 5 principes. C’est cela, l’effectuation : loin d’une théorie fumeuse, les grandes lignes d’action que mettent en œuvre les entrepreneurs qui ont réussi.
« Ces principes sont universels, ouvert à tous, valables de la Silicon Valley au Bangladesh, insiste Philippe Silberzahn. C’est une rupture dans la manière de voir l’entrepreneuriat ! »

Vidéo de présentation de l'effectuation par Saras Sarasvathy


Voici donc les 5 principes de l’effectuation

1 : Démarrez avec ce que vous avez

« Prenez l’image d’un diner avec des amis. Une fois l’invitation lancée, certains, pour composer le menu, vont chercher des recettes, faire les courses, puis cuisiner. On est ici dans une démarche planifiée, avec un objectif à atteindre et les solutions pour y parvenir, explique Philippe Silberzahn. D’autres, pour ce dîner, vont ouvrir leur frigo, et composer le menu avec ce qu’ils ont. Ces autres, ce sont des entrepreneurs : les entrepreneurs regardent les ressources dont ils disposent et agissent en fonction de ces ressources. »
Quelles sont les ressources dont tout entrepreneur dispose ? Tout d’abord, sa personnalité. Le point de départ de toute création d’entreprise, ce n’est pas une idée géniale, mais la personnalité de l’individu. Vous en doutez ? Une même idée, aussi géniale soit-elle, n’aboutira pas à la même entreprise selon l’entrepreneur qui mène le projet !
Autres ressources : la connaissance (éducation, expérience, métier, savoir-faire) et le réseau. Le réseau, c’est l’entourage de l’entrepreneur. Le succès dépend de cette capacité à mobiliser autour de son projet les ressources de son réseau. Cela peut être pour demander le prêt d’un local ou d’un véhicule, du savoir-faire pour créer un site internet, un contact d’investisseur ou de client, etc. Une mobilisation qui vaut pour tous, quel que soit l’entrepreneur et son univers. « Le processus entrepreneurial repose sur trois bases : ce que je suis, ce que je peux en faire, et qui peut m’aider, résume Philippe Silberzahn. Chaque ressource mobilisée ouvre sur de nouveaux objectifs possibles. Un cercle vertueux qui nourrit et fait grandir le projet entrepreneurial. »

En pratique : une idée qui se construit à deux

Aurélie, la créatrice du site Beyond Croissant, s’est lancée en croisant sa propre expérience avec celle d’une amie. "Sarah-Lou rentrait de Corée du Sud. Elle m’a beaucoup parlé de sa difficulté sur place pour faire des rencontres, partager un repas avec eux. Il faut dire que c'est une passionnée de nourriture, de cuisine ! De cette discussion émerge l’ébauche d’un business plan. »  En mai 2012, Aurélie dessine les contours de Beyond Croissant. Un concept à l'époque encore flou basé sur des rencontres autour d'un repas, dans la veine de la consommation collaborative, tendance en plein développement. Aujourd’hui, le site est lancé !


Principe 2 : La perte acceptable

Les entrepreneurs qui ont réussi ont su  borner et contrôler le risque qu’ils prenaient. « On a souvent l’image d’un entrepreneur tête brûlée qui risque tout, avance Philippe Silberzahn. En fait, l’entrepreneur n’est pas quelqu’un qui risque tout, mais qui décide de ce qu’il peut ou non risquer. »
Avant de se lancer, l’idée est de se fixer des limites, de savoir ce qu’on est prêt à perdre : quelques mois pour monter un projet, 3000 euros pour lancer un site internet de test, etc. Cette notion de « perte acceptable » permet aux entrepreneurs de se lancer avec moins d’appréhension puisqu’ils ont de fait accepté de perdre quelque chose.

Principe 3 : le patchwork fou.

Le projet entrepreneurial est un patchwork : son résultat n’est jamais connu à l’avance et dépend des personnes qui s’ajoutent au projet, qui apportent des ressources. Ce principe montre que tout projet entrepreneurial est émergent, évolutif, le fruit d’interaction.

En pratique : Shoette, une étudiante, un industriel et un projet qui grandi

Helena Hagege, jeune étudiante, a transformé une idée en véritable entreprise en mobilisant tout un réseau : amis, investisseurs, industriels, etc. Son entreprise, Shoette, a ainsi gagné une dimension impressionnante en peu de temps

Principe 4 : Tirer partie des surprises

« Traditionnellement, un des grands principes en création d’entreprise et un management, c’est de faire un plan, un business plan, des prévisionnels pour éviter les surprises, rappelle Philippe Silberzahn. Or, cette démarche est très couteuse (temps, argent)… En réalité, c’est la capacité à réagir aux surprises qui fait l’entrepreneur. »

En pratique : Un succès aux US né d’un échec

C’est l’histoire vraie d’un couple aux Etats-Unis, qui avait ouvert une petite sandwicherie. Pour faire face au pic de fréquentation de midi, la créatrice récupère le pain sec, en fait de très fines chips et les proposent aux clients dans la file d’attente. Des clients qui lui ont fait comprendre que si les sandwiches n’étaient pas exceptionnels, ils adoraient ce genre d’attention et surtout la qualité des chips. Aujourd’hui, la sandwicherie n’existe plus, mais le couple est à la tête de Stacy’s, une marque de chips célèbre aux US qui réalise 60 millions de dollars de chiffres d’affaires avec une centaine de salariés.
  
Principe 5 : Rien n’est inéluctable, rien n’est écrit.

L’industrie du textile en Europe est sur le déclin ? Ce contexte n’a pas empêché la création et le succès international de Zara, lancé par un entrepreneur espagnol. Swatch, de son côté, a réveillé une industrie horlogère suisse vieillissante. « L’entrepreneur n’est pas celui qui prédit l’avenir mais qui le construit », lance Philippe Silberzahn.

Effectuation, lean : le tout, c’est de se lancer

L’effectuation présente des points communs avec une autre théorie, celle du lean. Ce point commun réside dans la notion d’itération. Les entrepreneurs ne savent pas à l’avance ce qu’est le marché. La démarche classique : tenter de prédire le marché avec des business plan et des études de marchés.
Le lean et l’effectuation proposent d’aller rapidement au contact avec le marché. En clair, tester son idée très concrètement, en démarrant avec un site de démonstration par exemple. La confrontation avec les clients (ou même les non clients d’ailleurs), permet d’affiner le concept, le produit au plus près de la demande. En pratique, lancer un site de e-commerce en version bêta, ou vendre ses gâteaux sur le marché avant d’ouvrir une boutique
Les limites : bien sûr, si vous cherchez des financements, un business plan reste incontournable. Mais il vous sera toujours plus facile de justifier vos chiffres prévisionnels et votre approche du marché avec des exemples concrets tirés de votre première phase de test !

En pratique : Il a trouvé ses clients avant de créer sa société

« Je n’ai pas fait de business plan ni recherché une viabilité économique en amont ! » , expliqueAlexandre Ponthier, le créateur des box de fruits Alex et Alex. Pour autant, le créateur sait se faire pragmatique : « J’ai bâti un listing d’entreprises en prenant les Pages Jaunes, et je les ai contacté, tout simplement. Quand deux entreprises m’ont dit qu’elles étaient intéressées, rien n’était prêt pour lancer mon activité ! J’avais trois semaines pour trouver comment livrer mes premières box de fruits ! » En quelques jours, Alexandre Ponthier se rapproche de producteurs, se penche sur la logistique, trouve un fabricant capable de sortir rapidement des box en cartons recyclé. Une démarche bien déconstruite pour certains… mais qui démontre une règle de base : lorsque l’on a déjà ses premiers clients, tout est plus simple !

Le message central à retenir : l’entrepreneuriat est un processus social, qui se construit avec les autres. Il faut quitter le mythe de l’idée géniale et de l’entrepreneur héros.

Le conseil de Philippe Siberzahn: «  Aller très tôt confronter votre idée avec d’autres personnes. N’ayez pas peur de vous faire voler votre idée. C’est la capacité à faire évoluer son idée, à la nourrir des  réflexions des autres qui fait la différence ! On a tous des raisons de ne pas agir, de ne pas entreprendre, et l’étude de marché en est une bonne ! La clé, c’est l’action ! »

 A l’ère d’internet, où un créateur peut avoir l’impression de trouver une mine d’information sur son marché, l’erreur serait de rester derrière son ordinateur, de construire un business plan sous Excel et de le présenter à des banquiers. Au contraire, le terrain est une clé. Salon, marché, conférence professionnel : quel que soit votre secteur, même dans le numérique, la vraie vie nourrit le projet !


Pour aller plus loin :

*Le blog et l’ouvrage de Philippe Silberzahn : http://effectuation-lelivre.com/
Le site consacré à l'effectuation http://www.effectuation.org/

 Valérie Talmon

         

source : http://entrepreneur.lesechos.fr/entreprise/creation/actualites/l-effectuation-et-ses-5-cles-pour-creer-la-fin-des-createurs-d-entreprise-super-heros-10026916.php

Créateurs d'entreprises: remède contre le chômage


Créateurs d'entreprises: remède contre le chômage

Mots clés : 
Par Yann Le GalèsPublié  Réactions
David Pouyanne, président de Réseau Entreprendre.
David Pouyanne, président de Réseau Entreprendre.

L'Adie, le pionnier français du microcrédit, a accordé l'an dernier 13.000 microcrédits qui ont permis le financement de plus de 10.000 entreprises et la création de 14.000 emplois.

L'un des meilleurs remèdes au chômage reste l'envie d'entreprendre. Champions d'Europe de la création d'entreprises, les Français ont créé l'an dernier 549.975 entreprises dont plus de 307.000 auto-entreprises. Soit le même chiffre qu'en 2011. Les réseaux qui conseillent les apprentis entrepreneurs, connaissent une forte activité. L'Adie, le pionnier français du microcrédit, a accordé en 2012 13.000 microcrédits qui ont permis le financement de plus de 10.000 entreprises et la création de 14.000 emplois. Dans une autre veine, Réseau Entreprendre lancé en 1986 par André Mulliez, le fondateur d'Auchan, a accompagné l'an dernier 790 créateurs d'entreprise et repreneurs qui devraient créer, espère-t-il, plus de 6000 emplois dans les cinq ans. «Notre activité a été forte malgré la baisse de 4 % des créations d'entreprise sous forme de sociétés en 2012», explique David Pouyanne, président de ­Réseau Entreprendre. L'association a accordé 15,1 millions d'euros de prêts d'honneur qui permettent aux lauréats d'obtenir des financements bancaires. Mais les 4800 entrepreneurs bénévoles du réseau ont adapté leurs conseils. «Nous avons créé des groupes d'appui aux entrepreneurs connaissant des difficultés de trésorerie passagère. Nos chefs d'entreprise se sont mobilisés pour leur éviter de déposer le bilan», témoigne David Pouyanne.
Comme d'autres organisations professionnelles et associations, Réseau Entreprendre participe à la préparation des Assises de l'entrepreneuriat que le gouvernement organise pendant la première quinzaine d'avril. Le président de la République devrait y annoncer une trentaine de mesures opérationnelles pour favoriser la création. David Pouyanne présentera - au titre du groupe de travail consacré à l'accompagnement - des recommandations pour mettre de l'ordre dans le «millefeuille illisible» des dispositifs de soutien à la création vivement critiqué par la Cour des comptes (nos éditions du 18 février).

«Défaillances de l'État»

La France compte en effet un nombre conséquent de réseaux employant plusieurs milliers de salariés, censés appuyer les entrepreneurs dans leurs démarches. Cela va des chambres de commerce aux technopoles en passant par les pépinières et Initiative France. Certaines offres sont même concurrentes. «Le rapport de la Cour des comptes montre clairement les défaillances de l'État incapable d'avoir une stratégie claire. Il n'existe aucune coordination entre les différents ministères concernés, constate ­David Pouyanne. Seulement 10 à 30 % des entreprises créées sont accompagnées. Nous devons faire mieux. Nous allons faire des propositions concrètes pour faciliter la vie des entrepreneurs et rendre l'offre plus lisible et claire.»
Les Assises de l'entrepreneuriat auront valeur de test pour les relations entre le gouvernement et les dirigeants de PME et d'entreprises familiales qui critiquent les me­sures décidées (suppression des heures supplémentaires, alourdissement de la fiscalité, etc.) ces derniers mois. «Les entrepreneurs se mobilisent bénévolement dans ces groupes de travail. Ils seront ­exigeants. Si jamais, ils n'obtenaient pas satisfaction, les chefs d'en­treprise le feront savoir», conclut David Pouyanne.
LIRE AUSSI:
» Les défaillances de grosses PME explosent
» Une deuxième chance offerte aux entrepreneurs
» Le fisc traque les PME qui touchent le CIR 


source : http://www.lefigaro.fr/entrepreneur/2013/02/26/09007-20130226ARTFIG00728-createurs-d-entreprises-remede-contre-le-chomage.php

vendredi 22 février 2013

Emploi des seniors : le microcrédit au secours des entrepreneurs ?

Emploi des seniors : le microcrédit au secours des entrepreneurs ?

Et si l’entrepreneuriat était une solution pour les seniors menacés par la précarité de l’emploi ? Pour un senior sur cinq, la création d’entreprise est un souhait, selon une étude* de l’institut CSAcommandée par l’Adie (Association pour le Droit à l’Initiative Économique). Si on leur donnait les moyens de le faire, 52% des seniors intéressés par la création d’entreprise pourraient l’envisager d’ici moins d’un an.
L’Adie  est une institution de microfinance, fondée en France en 1989. Ses clients sont des personnes privées de l’accès au crédit classique. Parmi eux, une proportion de seniors. Pour eux, l’Adie vient de lancer une offre d’accompagnement adaptée aux micro-entrepreneurs de plus de 45 ans, à l’occasion de la semaine du microcrédit, du 4 au 8 février 2013.

 En France, 500 000 entrepreneurs potentiels

Selon l’étude, 19% des seniors en situation de précarité seraient intéressés par la création d’entreprise et 9% seraient tout à fait intéressés. Ramenés au 5,8 millions de seniors dont les revenus mensuels nets du foyer sont inférieurs à 1500 euros par mois, on estime qu’il y aurait 520 000 individus « tout à intéressés » par la création d’entreprise et 1,1 millions seraient intéressés.

Créer son entreprise : un désir d’indépendance

Les motivations des créateurs potentiels sont variées :
  • pouvoir faire un métier qui me plaît
  • être son propre patron
  • être indépendant
  • gagner plus d’argent
  • sortir d’une situation de précarité.
Quant aux difficultés, elles sont nombreuses. La principale est la recherche de financement (pour 87% des personnes). Ce sont également la préparation d’un budget, l’étude de marché, le choix d’un statut juridique et les formalités administratives à accomplir.

Répondre à une situation d’exclusion de l’emploi des seniors

Pour ces seniors, la situation professionnelle et financière s’est dégradée au cours des deux dernières années. Leur situation financière (dans 62% des cas) et leur situation professionnelle (48%) sont en recul. 70% sont en situation d’exclusion actuelle ou potentielle de l’emploi (actifs craignant pour leur emploi, chômeurs et inactifs).
Toutefois, les seniors en situation de précarité ont confiance en leurs capacités créatrices et commerciales. Trouver une idée d’activité semble relativement aisé pour 71% d’entre eux et trouver ses premiers clients semble plutôt facile pour 62%.
Le secteur du commerce est privilégié par ces créateurs d’entreprise potentiels. C’est également celui choisi en priorité par les seniors accompagnés par l’Adie. Ces derniers déclarent à 83% que si c’était à refaire, ils se lanceraient à nouveau dans leur projet de création d’entreprise.

Les seniors : meilleurs entrepreneurs que les jeunes ?

On voit souvent les entrepreneurs comme des jeunes loups à la Mark Zuckerberg, qui a fondé Facebook à tout juste 20 ans. Mais les entrepreneurs expérimentés ont aussi leur place. L’âge moyen du fondateur des plus grandes entreprises high tech aux États-Unis est de 39 ans, rappelle The Economist.
Parmi les entrepreneurs qui réussissent,les plus de 50 ans sont deux fois plus nombreux que les moins de 25 ans ; les plus de 60 ans deux fois mieux représentés que les moins de 20 ans. Aujourd’hui, les  55-64 ans représentent 23% des nouveaux créateurs d’entreprise. Ils n’étaient que 15% en 1996.
Le vieillissement de la population en Occident est souvent vu comme synonyme de déclin. Mais la montée en puissance de l’entrepreneuriat des plus âgé ne serait-elle pas plutôt une promesse d’avenir ?
*L’étude sur l’entrepreneuriat des seniors a été réalisée par l’institut de sondage CSA pour l’Adie, auprès de 401 individus âgés de 45 à 70 ans, dont 201 seniors accompagnés par l’Adie et 200 seniors en situation de précarité.
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  1. L’ADIE signe son 100 000e microcrédit et accompagne les entrepreneurs

source : http://blog.bforbank.com/epargne-responsable/2013/02/18/emploi-seniors-microcredit-aide-entrepreneur/