lundi 31 décembre 2012

Microcrédit et création d’entreprise

Microcrédit et création d’entreprise

Récemment était publié le rapport annuel l’Observatoire de la microfinance. Cet Observatoire a été mis en place par la banque de France en 2006.
Cette année, le rapport évoque le microcrédit (professionnel et personnel), la micro assurance, la finance solidaire et la finance participative. Dans ce billet je m’intéresserai uniquement au microcrédit professionnel et à son impact sur la création d’entreprise.

Microcrédit et création d’entreprise

Le rapport cite une étude menée en France par la chaire Banques populaires en microfiance d’Audencia Nantes, une école de commerce, à propos de la création de micro entreprises par des personnes pauvres ou précaires. Elle porte sur des personnes ayant créé leur entreprise avec une mise de fonds inférieure ou égale à 8000 euros.

Créer son emploi

Pour ces personnes précarisées, la création d’entreprise répond avant tout à la motivation de créer son emploi. Cette motivation est prioritaire pour 75% d’entre eux, contre 63% pour l’ensemble des créateurs d’entreprise en France. Le désir d’indépendance est une autre motivation.

Le profil des créateurs

Le profil des micro entrepreneurs précarisés n’est pas différent de l’ensemble des créateurs. C’est majoritairement un homme, de nationalité française, âgé de 30 à 40 ans. Un tiers sont titulaires d’un diplôme d’études supérieures, 17% du baccalauréat, 26% d’un CAP. Un quart environ n’ont aucun diplôme. Dans 97% des cas, le micro entrepreneur débute seul ou avec un employé (contre 88% pour l’ensemble des créations d’entreprises).

Des moyens financiers limités

Ces créateurs de micro entreprises ont des moyens financiers souvent limités. Ils ont rarement bénéficié d’un emprunt bancaire, dans 18% des cas contre 42% pour l’ensemble des créateurs.
En revanche, ils ont bénéficié de subventions (dans 70% des cas). Pour 64%, ils ont eu droit à l’aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprises (ACCRE) qui les exonère de charges sociales pendant un an.
Enfin, la part des ressources personnelles s’élève à 26%.

Des solutions d’accompagnement

Lors de leur parcours de création, les créateurs sont accompagnés. Boutiques de Gestion, pépinières, couveuses, Adie, réseaux patronaux ou organismes consulaires : les solutions sont nombreuses, pour les 43% de créateurs de micro entreprises qui y ont recours. La majorité s’appuie également sur leur entourage. Leurs difficultés ? Les formalités administratives (38 %), le financement et les relations bancaires (31 %) et le contact avec la clientèle (23 %).

Des micro entreprises pérennes

La pérennité de l’entreprise dépend de plusieurs facteur. L’investissement est un facteur important. Le taux de pérennité à 3 ans est de plus de 80% pour les entreprises créées avec plus de 80 000 euros. Elle avoisine les 60% pour celles créées avec moins de 8000 euros.
Le profil du créateur compte également. Le taux de pérennisation à 3 ans est supérieur à 70% pour un chef d’entreprise ou un indépendant, alors qu’il n’est que de 62% pour un chômeur.

Microcrédit et employabilité

L’Observatoire de la microfinance s’intéresse aussi aux expériences menées en Europe. Une étude porte sur l’utilité économique et sociale du microcrédit octroyé en Espagne par Microbank la Caixa.
Elle montre que le microcrédit semble avoir un effet sur l’employabilité des personnes : 64% des personnes se déclarent plus compétentes à la suite de l’octroi d’un microcrédit.
De plus, 74% des micro entrepreneurs affirment qu’ils n’aurait pas pu créer leur entreprise sans le microcrédit.
Enfin, 55% des personnes déclarent que leur qualité de vie s’est améliorée grâce au microcrédit. Dans le cas où l’entreprise n’a pas pu être pérennisée, 48% des personnes déclarent que leur qualité de vie s’est détériorée, tandis que 52% jugent qu’elle s’est maintenue voire améliorée.
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source : http://blog.bforbank.com/epargne-responsable/2012/12/28/microcredit-et-creation-dentreprise/

mardi 25 décembre 2012

Le gouvernement veut inciter les femmes à créer leur entreprise

Le gouvernement veut inciter les femmes à créer leur entreprise

 (Mis à jour: )
Najat Vallaud-Belkacem à la sortie du Conseil des ministres le 28 novembre 2012 à Paris
Najat Vallaud-Belkacem à la sortie du Conseil des ministres le 28 novembre 2012 à Paris (Photo Bertrand Langlois. AFP)
«Les Françaises ne représentent encore que 30% des créateurs d’entreprises, alors que c’est à la fois un moyen de créer de la valeur et d’embaucher», regrette Najat Vallaud-Belkacem. La ministre des Droits des femmes a défendu vendredi, en marge du Forum de la mixité organisé à Paris, son plan pour le développement de l’entrepreneuriat féminin, qui a été adopté par le gouvernement début décembre.
Quel est le problème ?
Alors qu’elles représentent moins du tiers des créateurs d’entreprises, 69% des Françaises sont intéressées par cette modalité d’emploi «plus épanouissante» que le salariat, selon un sondage Opinion Way. «Un décalage qui montre que les barrières à l’entrée sont encore nombreuses, de l’autocensure à l’accès aux financements», explique Najat Vallaud-Belkacem. D’autant que la création d’entreprises reste le meilleur moyen d’accéder aux postes de direction.
Comment susciter l’intérêt du public féminin ?
A partir du mois d’avril, le ministère mettra en place des actions de sensibilisation à la création d’entreprises dans les lycées et les écoles de commerce de neuf régions pilotes, en partenariat avec le ministère du Redressement productif. «Il s’agit de faire intervenir des hommes ou des femmes pour créer une appétence chez les jeunes», et montrer l’exemple, précise la ministre.
Comment faciliter le financement des projets ?
Les banques accorderaient plus difficilement des prêts aux femmes. Muriel Pernin, repreneuse de l’ex-Lejaby, raconte que son conseiller l’a questionnée sur ses enfants. D’autres banquiers réclament la caution du mari.
La ministre s’est engagée à «évangéliser» les banques pour faire évoluer les mentalités. En parallèle, le Fonds de garantie à l’initiative des femmes sera doté d’un million d’euros supplémentaire. «Une mesure insuffisante, pour Frédérique Clavel, présidente de l’Agence pour la création d’entreprises. Il faudrait que les aides à l’innovation attribuées par Oséo ne visent plus seulement les sociétés de technologies, mais celles de services, créées en majorité par les femmes.»
source : http://www.liberation.fr/economie/2012/12/21/le-gouvernement-veut-inciter-les-femmes-a-creer-leur-entreprise_869486

jeudi 20 décembre 2012

Les pièges à éviter pour créer une entreprise sociale et solidaire


Les pièges à éviter pour créer une entreprise sociale et solidaire

Par , publié le 

Bien choisir ses collaborateurs et associés, opter pour la forme juridique appropriée... La création d'une entreprise solidaire est semée d'embûches. Guillaume Hermitte, fondateur de l'entreprise d'insertion Puerto Cacao, a répondu aux questions des internautes de L'Express. 



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Les pièges à éviter pour créer une entreprise sociale et solidaire
Le succès ou l'échec d'un projet solidaire dépend notamment du choix de son activité et de ses collaborateurs, mais aussi de ses partenaires.
Flickr/Bill Dimmick
Nouvelo: Quelles sont les erreurs récurrentes commises, et qui mènent a l'échec?
Guillaume Hermitte: A mon sens, le succès ou l'échec d'un projet, solidaire ou non, repose principalement sur trois points. Le premier: votre offre de produits et services est-elle utile et de qualité?  
Deuxièmement: vos équipes. Ce sont les hommes qui font la réussite ou l'échec d'un projet. C'est le point le plus délicat. Recrutement, management, implication, et capacité à sanctionner ou à se séparer des personnes qui ne permettent plus au projet de vivre, est difficile.  
Le dernier: vos partenaires. Il est capital de maintenir la confiance avec ses partenaires, que ce soit, les financiers -banques, actionnaires- en les tenant régulièrement informés, mais aussi les partenaires opérationnels (fournisseurs, prestataires), en les payant à l'heure et en faisant l'effort de comprendre leur façon de travailler. 
Petit conseil: ne pas hésitez à prendre un choix clair avant la fin de la période d'essai. Si une personne ne convient pas totalement et que vous vous en rendez compte pendant la période d'essai, c'est sûr à 100% qu'elle ne fera pas le bonheur de votre structure et de votre projet. 
gillou4485: Tous les associés d'une entreprise solidaire ont-ils la mentalité de manager?
La question des associés est importante. Un associé n'a pas forcément pour vocation de manager. Il a vocation à participer aux décisions de la vie de l'entreprise. Il ne peut être qu'un associé financier.  
Ce qui compte c'est de savoir justement quelle est sa motivation à être associé de votre projet. Est ce juste pour vous aider? Placer son argent? Participer activement au projet et être un des dirigeants? Dans ce dernier cas, il est justement très important de déterminer s'il peut être un bon manager. Vous seul (porteur de projet) pouvez décider. Mais il peut être très utile de vous faire conseiller des personnes expertes en RH pour vous faire votre avis. 
PierreBataille: Je voulais connaître votre point de vue sur les "Impact Investor" qui investissent dans des social business mais qui demandent quand même des versements de dividendes ou des possibilités de plus-value (cependant limitées en comparaison avec les angels plus traditionnels). Est-ce cela compatible avec votre vision de l'ESS?
Excellente question! La tendance de l'impact investing est une tendance forte du moment, au moins en termes de communication. Toutefois, étant en train de vivre une expérience d'augmentation du capital avec des fonds institutionnels dits "impact investors" (objectif 300 K€ en capital), mon analyse est nuancée.  
Pour faire simple, je crois que les exigences de nombreux fonds qui viennent sur la place de l'impact investing ne sont pas encore conformes à la réalité de la vie des entreprises sociales. L'un des fonds avec qui on traite souhaite rémunérer des obligations convertibles à 11% par an! Un autre, financé par la région IDF, à 9% par an, et j'en ai vu d'autres qui, en termes de communication, annoncent 3 à 4% par an (pour les souscripteurs de ces fonds) mais qui, une fois leurs frais de gestion intégrés, se révèlent être plus gourmands auprès des dirigeants d'entreprise. 
Personnellement, je ne sais pas comment aujourd'hui faire de l'insertion, du commerce équitable, et générer 9 à 11% de richesse économique par an. Toutefois, ces fonds, s'ils sont sérieux, peuvent apporter: des fonds en haut de bilan importants, un accompagnement en termes de gouvernance et de stratégie utile pour des entreprises sociales, des compétences et des réseaux différents des réseaux habituels de l'économie sociale et solidaire (ESS). 
J'attends de voir comment évoluera cette tendance. Mais je ne suis pas encore convaincu que cela soit ce qui permet à beaucoup de projet d'ESS de financer leur développement. Seules quelques pépites en profiteront peut être, et a quel prix?  
Ahmed: Existe-t-il un régime juridique qui gère en cas de litiges dans la gestion de l'économie solidaire?
A ma connaissance, il n'y a pas de régime juridique propre à l'économie sociale et solidaire. Tout dépend de ce que vous entendez par "gérer en cas de litige", mais les structures juridiques utilisées peuvent être les suivantes: association, société coopérative et participative (SCOP) ou société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), société à responsabilité limitée (SARL), société anonyme (SA) ou mutuelle. A chaque fois ce sont les dispositions standard relatives à ces statuts juridiques qui font foi. Vis à vis des actionnaires, sociétaires ou adhérents notamment. Vis à vis des salariés, le droit du travail fait loi. Vis à vis des clients, le code de la consommation fait loi. 
Guillaume Hermitte est fondateur et directeur de la boîte d'insertion Puerto Cacao, spécialisée dans le chocolat. 
 

mercredi 19 décembre 2012

Les prêts à la création d’entreprise

Existe-t-il des prêts à la création d’entreprise ?


Concrétiser un projet de création d’entreprise demande d’avoir des fonds disponibles, ce qui n’est pas toujours le cas, ou alors la somme apportée n’est pas suffisante. Heureusement, il existe des aides. Cettefiche conseil professionnel de Kompass fait un tour d’horizon des prêts à la création d’entreprise.

1.     Les prêts bancaires. Ce type de prêts à la création d’entreprise est le sésame pour démarrer son activité sereinement. Cependant, il faudra vaincre les frilosités de son banquier. Pour cela, préparer un dossier en béton sur son projet d’entreprise s’avère nécessaire. De plus, un apport personnel est souvent bien perçu par ce professionnel de la finance. De l’octroi de ce prêt dépend l’octroi de prêts par d’autres organismes.

2.     Le prêt Nacre. Ce prêt à taux zéro et sans garantie intervient dans le dispositif de Nouvel accompagnement pour la création et la reprise d’Entreprise (Nacre). Il se destine aux personnes sans emploi ou rencontrant des difficultés pour s’insérer durablement sur le marché du travail et qui prendront effectivement le contrôle de l’entreprise créée ou reprise. Ce prêt à la création d’entreprise ou à la reprise d’une structure peut aller de 1000 à 10 000 euros remboursables sur une durée maximale de 5 ans et doit être couplé à un prêt bancaire.

3.     Le prêt à la création d’entreprise. Le prêt à la création d’entreprise ou PCE permet d’obtenir une somme allant de 2 000 à 7 000 euros sans apporter de caution personnelle ou garantie, remboursable sur cinq ans. Il se destine aux entreprises en phase de création qui n’ont pas encore obtenu un prêt bancaire d’une durée égale ou supérieure à deux ans.  Cependant, il est obligatoirement couplé à un prêt bancaire  remboursable sur au moins deux ans et d’un montant correspondant au moins à deux fois celui du PCE.

4.     Les prêts d’honneur. Ce type de prêt ne requiert ni garantie, ni caution. C’est un prêt à moyen terme à taux zéro spécialement destiné aux porteurs de projet ne disposant pas d’apport personnel. Ils peuvent aller d’une somme de 3000 euros à 8000 euros, voire plus, en fonction de la structure qui les accorde. Plusieurs organismes mettent à disposition ces prêts à la création d’entreprise : Association pour le droit à l’initiative économique (Adie), France active, Initiative France, le Réseau Entreprendre…

Ces conseils professionnels devraient permettre de prendre connaissance des prêts à la création d’entreprise existants. Il ne faut pas hésiter à frapper à plusieurs portes pour obtenir une avance financière pour son projet, mais aussi garder un œil sur les aides accordées aux entreprises.

Sources :

source : http://fr.kompass.com/blog/existe-t-il-des-prets-a-la-creation-dentreprise-4089

mercredi 12 décembre 2012

Créer une société ou une auto-entreprise ?

Créer une société ou une auto-entreprise ?

Le créateur peut lorsqu’il lance son activité se poser le choix de la création entre une société ou une auto-entreprise.Pour rappel, une auto-entreprise est une entreprise individuelle avec un régime fiscal et social ultra-simplifié.
Nous allons voir ci-après les différents choix qui s’offrent au créateur.

1. Créer d’abord une auto-entreprise

L’auto-entreprise présente l’avantage de la simplicité des formalités de création.
Autre avantage, plus significatif, l’auto-entreprise est exonérée de la TVA. Elle est donc particulièrement intéressante lorsque les clients de l’entreprise sont des particuliers.
Enfin, l’auto-entreprise bénéficie d’abattements forfaitaires pour le calcul des charges sociales et de l’impôt sur le revenu qui la rendent plus intéressante que la société.
Inconvénient, si le chiffre d’affaires dépasse 89 600 € pour les ventes de biens ou 34 600 € pour les prestations de services, le créateur ne peut pas continuer à bénéficier du régime de l’auto-entreprise.
Mais de fait, si le créateur pense ne pas dépasser ces seuils, il est généralement plus intéressant de créer une auto-entreprise plutôt qu’une société.

2. Créer d’abord une auto-entreprise puis créer ensuite une société

Si le chiffre d’affaires dépasse les seuils ci-dessus, l’entrepreneur peut alorsrester en entreprise individuelle ou alors créer une société.
La société, par rapport à l’entreprise individuelle présente l’avantage lorsqu’elle est soumise à l’impôt sur les sociétés (ce qui est le cas le plus fréquent) de permettre l’arbitrage des revenus entre distribution de dividendes et rémunération de mandataire social.
Toutefois, à compter de 2013, cet avantage se réduit : plus de détail dans l’imposition des dividendes.
Le créateur doit alors procéder aux formalités de clôture de l’auto-entreprise qui sont nettement plus longues que les simples « clics » qui permettent de la créer. Il doit ensuite procéder aux formalités de création de la société.

3. Créer d’abord une société

Si le créateur décide de créer directement une société, il s’exonère des formalités de création et de clôture de son auto-entreprise.
De ce fait, si le créateur anticipe de dépasser ces seuils de chiffres d’affaires, il est plus intéressant de créer directement une société. Ces seuils sont relativement bas, spécialement pour les prestations de services. Dans ce dernier cas, il est difficile qu’un créateur se rémunère correctement s’il anticipe de rester durablement en dessous du seuil de 34 600 €.
Cela nous conduit à conclure qu’un créateur qui lance une activité de services avec l’objectif de pouvoir se rémunérer a tout intérêt à créer directement une société.
En conclusion, l’auto-entreprise apparaît plus adaptée pour des « petits projets », à destination des particuliers. Dans les cas contraires, le créateur a intérêt à créer directement une société.


CIMG0595 Créer une société ou une auto entreprise ?Jérôme Willard
Expert-Comptable Associé