mercredi 24 août 2011

Facebook : un pas à pas pour les entreprises



Facebook donne un cours aux entreprises présentes sur le réseau social. Création de page, publicités, articles sponsorisés, tout y passe...

Ça s'appelle avoir le sens du timing. Alors que nous revenions hier sur les problèmes posés par Facebook à certaines entreprises, avec des coûts indirects en pleine explosion, le premier réseau social mondial publie un guide d'utilisation à destination des professionnels. Une sorte de mode d'emploi en ligne de Facebook pour les entreprises, dans lequel sont donnés des conseils pour optimiser la présence de sa marque sur le réseau ou encore réussir à toucher des clients potentiels.

"Facebook pour l'entreprise" guide ainsi les professionnels en pas à pas dans la création de leur Page, et ce en fonction de l'activité principale de l'entreprise. Sont également évoqués les publicités ou les publi-rédactionnels. Un guide qui tombe à point nommé alors qu'en face, l'aspirant Facebook-Killer Google+ n'est pas encore prêt à accueillir les professionnels.

En effet, Google qui interdit pour le moment la présence des entreprises/associations/marques sur Google+ recommande aux professionnels de faire la promotion de leurs services et produits en utilisant leurs comptes personnels pour le moment. En attendant le lancement de pages, à la Facebook (mais moins intrusives promet Google), prévu pour la rentrée au plus tôt. Il n'en faut pas plus à certains pour voir Facebook se sentir menacé par Google+ et prendre les devants. En tout cas, le lancement de ce guide est clairement plus stratégique qu'il n'en a l'air...

Mathieu CHARTIER

http://www.pcworld.fr/2011/07/28/internet/facebook-pas-pas-entreprises/517707/

Odil, un outil pour créer son entreprise

L’INSEE a mis en place un outil permettant d’établir un diagnostic d’implantation locale pour les entrepreneurs. Ainsi, grâce aux données fournies, les artisans ont accès aux données économiques locales telles que la population de la commune, le nombre d’actifs, et le nombre d’entreprises du même secteur d’activité déjà implantées.


Il suffit aux entrepreneurs de se rendre sur le site http://creation-entreprise.insee.fr/ pour avoir accès à ces informations très rapidement, afin de déterminer si leur projet d’implantation est viable ou non.


Pour en savoir plus, vous pouvez également consulter le guide Odil : http://www.insee.fr/fr/publics/entreprises/depliant_odil.pdf


http://info.forumdescommunes.fr/fr/actualite/19182/odil-outil-creer-entreprise

Facebook offre un tutoriel aux entreprises

Facebook vient de mettre en ligne un véritable mode d'emploi destiné aux entreprises. Chaque étape de la création d'un compte, et des conseils pour attirer les internautes : Facebook entend, avec ce guide, contrer Google +, qui est aujourd'hui réservé aux seuls particuliers.

"Facebook pour l'entreprise" : tel est le nom que le réseau social a donné à son nouveau tutoriel. Un guide dédié aux entreprises et destiné à les aider à créer pas à pas leur compte Facebook. Divisé en quatre étapes, ce mode d'emploi explique pour commencer comment créer une page, puis offre des conseils pour atteindre les cibles visées par les entreprises, via la publicité ou les actualités sponsorisées.

Car Facebook a de bonnes raisons de viser les entreprises. Depuis son lancement, Google +, le réseau social du géant de Mountain View, fait de l'ombre au réseau de Mark Zuckerberg. Mais pour l'heure, ce concurrent est exclusivement destiné aux particuliers, et le géant de la recherche sur Internet traque les comptes ouverts par des marques, comme ceux créés sous des pseudonymes.

Toutefois, Google + entend lancer dans quelques mois des comptes entreprises. Facebook s'offre donc avec son tutoriel une longueur d'avance sur son rival.



http://www.maxisciences.com/facebook/facebook-offre-un-tutoriel-aux-entreprises_art16015.html

mardi 23 août 2011

Créer sa boîte via le guichet unique devient enfin possible


En lançant le groupement d'intérêt public "guichet entreprises" le 23 février, le secrétaire d'Etat chargé des PME souhaite donner un coup d'accélérateur au portail unique de la création d'entreprise, en sommeil depuis un an. Objectif : faciliter la création d'entreprise.


En phase de tests depuis le 1er janvier 2010, le portail www.guichet-entreprises.fr est enfin opérationnel. Plus besoin de se déplacer aux Centres de formalités des Entreprises (CFE), il est désormais possible de monter sa boîte directement depuis son ordinateur.

En se connectant sur le site, les futurs entrepreneurs et les indépendants peuvent s'informer sur les étapes de la création en fonction du métier exercé et les pièces justificatives à fournir. Pour gagner du temps, le dépôt de dossier et la demande d'autorisation se font directement via Internet. Autre avantage : l'internaute peut suivre l'avancée de son dossier via un espace personnalisé.

Pour faire aboutir ce projet, et ainsi doper la création d'entreprise, l'Etat a débloqué une enveloppe budgétaire 5,1 millions d’euros et cinq fonctionnaires à temps plein. Mais les Chambres de Commerce, les Chambres de Métier, l'Institut national la propriété intellectuelle (INPI), Infogreffe ou encore l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss) sont aussi mis à contribution, à hauteur de 5,69 millions d'euros. Le gouvernement espère ainsi qu'un entrepreneur sur cinq utilisera le "guichet unique" d'ici début 2012.

Reste le nerf de la guerre : faciliter le financement des entrepreneurs. Frédéric Lefebvre propose deux pistes de travail. La première : créer un poste de référent "création d'entreprise" dans les banques. La seconde : mieux connaître l'encours de crédits sur les montants inférieurs à 25.000 euros, qui constituent l'essentiel des demandes de prêts. Une concertation avec les banques doit être rapidement engagée.


© Capital.fr



100 nouvelles idées de business pour s'enrichir


Monter sa boîte et faire fortune : bien des Français y croient. Non sans raison. Tour d’horizon des créneaux les plus porteurs.

Un bon job, le salaire et les avantages qui allaient avec… Christophe Pied aurait pu rester longtemps dans son fauteuil de cadre sup chez Conforama. Pourtant, ­depuis un an, il a lancé Carré de bœuf, un site Web qui cartonne en vendant de la viande ! «J’en avais envie, tout simplement», explique-t-il. Cette faim d’entreprendre, il n’est pas le seul à l’avoir. En 2010, on a enregistré un ­record de 622.000 créations de boîtes (autoentreprises incluses). Derrière, souvent, d’anciens salariés qui ont osé se jeter à l’eau.

Si cela vous tente, ce dossier est pour vous. Vous y découvrirez d’abord des idées sur les marchés porteurs, comme le business vert, boosté par les nouvelles normes environnementales, les services aux seniors, vieillissement de la population oblige, ou encore la restauration, la santé et les loisirs. De nombreux créateurs y témoignent aussi de la façon dont ils ont surmonté les difficultés. Car il y en aura, bien sûr. Mais, en suivant leurs conseils, vous éviterez de manger trop longtemps de la vache enragée…


Bruno Declairieux


Restauration - alimentation : un énorme potentiel dans les nouvelles formes de fast-food et dans la vente en ligne
Au pays de la gastronomie, ouvrir un restaurant ou lancer un produit alimentaire est un rêve que de plus en plus de jeunes diplômés et de cadres déjà expérimentés osent réaliser. La plupart n’ont pourtant jamais mis les pieds derrière des fourneaux. Peu importe. Le secret pour réussir repose aujourd’hui davantage sur de bonnes compétences marketing et financières que sur le tour de main.


Rebondir sur la folie des restos ethniques pour vendre du plus haut de gamme

Nostalgique des kebabs ­dégustés en Méditerranée lors de son service sur la «Jeanne d’Arc» en 2004, Damien Schmitz n’apprécia guère, à son retour, la version parisienne de ces fameux sandwichs orientaux. Devenu consultant, ce diplômé de Centrale Lyon et d’HEC s’est alors enquis du ­potentiel dans la presse professionnelle, mais aussi en interrogeant les fabricants de machines à kebabs lors des salons spécialisés. Résultat de son enquête : «Un marché d’au moins 1 milliard d’euros, tenu par 10.000 petits restos écoulant 250 millions d’unités par an, mais ­aucun réseau.» De quoi donner des idées.



Quittant son employeur en 2008, Damien Schmitz a peaufiné son projet deux ans, pendant lesquels il sera même commis dans un restaurant, pour aller à Rungis, et serveur dans un kebab pour s’initier au métier. «D’ordinaire, la viande arrive congelée, moi je l’achète fraîche, et le pain et les marinades sont faits maison», explique le jeune homme, qui a aussi payé un chef pour concocter des recettes. Au total, 400.000 euros auront été nécessaires pour ­ouvrir son premier restaurant Our, au Forum des Halles à Paris. Vu le succès, un deuxième est déjà prévu à Saint-Lazare.

Notre conseil  : d’autres marchés sont aussi atomisés. En faisant de la qualité, il y a des places à prendre dans la cuisine chinoise, thaïe ou mexicaine.


Ramener de l’étranger une idée inédite de magasins d’accessoires

Williams Sonoma, vous connaissez ? Wilfrid André, lui, n’en avait jamais entendu parler jusqu’à un voyage d’affaires à Boston en 1999, où, amateur de bonne cuisine, il ­découvre cette chaîne haut de gamme d’arts de la table. Rien de comparable chez nous, hormis les rayons compassés des grands magasins parisiens. Du coup, ce cadre marketing de Décathlon décide de se lancer. Mais pas question de faire un copier-coller.

Wilfrid va prendre son temps pour interroger notamment les clients d’un cuisiniste (son père, ça aide !) sur leurs besoins et tester son offre de beaux ustensiles, plats, livres et épicerie fine. Au total deux ans de travail et 700.000 euros apportés par lui, son entourage et deux fonds locaux. L’argent a été bien placé : depuis 2003, Alice Délice, c’est le nom de l’enseigne, a ouvert 14 magasins attrayants, dont 10 en propre. En 2010, le chiffre d’affaires a atteint 16 millions d’euros. Et un fonds a déjà proposé à son créateur plus de 5 millions d’euros pour le racheter !

Notre conseil : vu le succès des émissions de cuisine à la télé, ce créneau reste porteur aussi bien en boutique que sur le Web, si vous offrez des produits design, le tout dans une ambiance cosy et conviviale.

Distribuer des produits ultrafrais en pariant sur la vente en ligne

Il y a des statistiques à vous décourager d’entreprendre sur Internet. Celles des dépenses alimentaires, par exemple : selon le Crédoc, les ventes en ligne n’en représentent que 1%. Christophe Pied, lui, a préféré y voir un potentiel inexploité. En 2009, ce directeur du SAV chez Conforama qui souhaitait se mettre à son compte propose donc à un ami, Laurent Delaunay, patron d’un atelier de découpe de volailles à Chartres, de vendre de la viande aux ­internautes. Sans étude de ­marché ! «Dépenser 30.000 euros pour apprendre que les gens ont besoin d’être rassurés, merci bien», plaisante ce Supélec de 45 ans.

D’où un business plan rigoureux, son associé s’occupant de sélectionner les meilleurs fournisseurs et lui de discuter avec des fabricants de boîtes réfrigérées, des livreurs qualifiés (Colizen à Paris, UPS en région) et les prestataires pour créer le site et la marque. Plus de 300 000 euros seront mis sur la table, dont 140.000 de leur poche, pour lancer le site Carré de bœuf début 2010. Les premières commandes ont été assurées par les amis, puis le bouche-à-oreille a fait le reste, bien aidé par l’achat de mots-clés sur Google et un blog sur l’art de vivre, relié au site et tenu par l’épouse de Christophe Pied. Séduits, deux fonds viennent d’investir 750.000 euros.

Notre conseil : viande, fromages, primeurs… Quel que soit le produit choisi, associez-vous, comme Christophe Pied, avec un pro du secteur pour crédibiliser votre projet. Les fédérations professionnelles peuvent vous aider à trouver.

Mettre la restauration rapide à la sauce écologique et diététique

Trente minutes en moyenne pour déjeuner en 2010 contre 1h45 il y a trente ans, selon le cabinet Gira Conseil. Pas étonnant que la restauration rapide représente désormais 40% du chiffre d’affaires de la consommation hors domicile (31 milliards d’euros). Une aubaine pour les ambitieux, si l’on sait renouveler le genre, comme l’a fait Joseph Paris. Alors que sa sœur tenait depuis 2001 une sandwicherie traditionnelle à Hyères, ce responsable ­ logistique qui travaillait chez Hewlett-Packard a ­décidé de lancer une franchise de fast-foods «verts».

Pas commode quand on n’est pas du métier : recherche des producteurs bio (au début, un marché de quartier à Grenoble, où il habite), des fabricants de mobilier recyclable dans les salons (il s’est aperçu que le bois écocertifié moyen de gamme est moins cher que le chêne massif, ou que deux couches de peinture sans solvant au lieu de trois habituellement suffisaient)… Grâce à ces astuces, ses coûts ne sont que de 10% supérieurs à ceux d’un fast-food classique. Six ans après l’ouverture du premier Planétalis, la réussite est là, avec 34 magasins (dont 31 franchises), 10 millions d’euros de chiffre d’affaires et 10% de marge nette.

Notre conseil : traçabilité des produits, gestion des déchets, labels… Si vous jouez le développement durable, faites-le à fond pour bâtir votre image de marque.

Tirer parti de la mode naissante des cuisines du terroir en version fast-food

Casser la routine hamburger-sandwich en proposant une restauration rapide de terroir, c’est «faire du fast-good», selon le mot d’Alice Darmon au cabinet Eurostaf. C’est surtout très tendance : enseignes Rutabaga (légumes), Roule galette (crêpes), Fishkiss (poisson vapeur), les nouveaux concepts se multiplient. Prenez celui de Vincent Viaud. En janvier dernier, cet ingénieur en génie industriel de 25 ans a ­ouvert, avec son amie, Héloïse Chalvignac, Pur et Cætera, un bar de purées et de compotes à Strasbourg­.

«L’idée m’est venue en allant à Berlin, où les bars à saucisses pullulent, raconte le jeune homme. On s’est juste dit que la “Wurst” ne serait pas appréciée en France.» D’où la purée. Les créateurs ont joué la débrouille : une rupture conventionnelle pour bénéficier des Assédic, un sondage gratuit via Facebook, un ­voisin de parents d’amis pour concevoir l’agencement, les associations de commerce équitable pour trouver de bons petits fournisseurs. Avec 200.000 euros de budget, dont 100.000 de prêts cautionnés par Oséo, l’opération semble bien partie : «On songe déjà à en ouvrir un second à Strasbourg.»

Notre conseil : pour faire parler de soi, soumettre son projet à la Sandwich & Snack Show ­ Academy, un jury de pros du secteur qui élit trois concepts par an.


Exploiter l’immense potentiel des pizzerias en franchise

«Ma che follia !» Avec 1,2 milliard de pizzas con-sommées l’an dernier et 21.000 établissements, selon Gira Conseil, on pourrait penser que le bon vieux marché de la «regina» et de la «calzone» est ­totalement ­saturé. Pas du tout. La preuve, de grandes enseignes comme Del Arte (groupe Le Duff) ont même décidé dernièrement d’accélérer leur développement. Une aubaine pour des cadres qui souhaiteraient se lancer sans prendre (trop) de risques puisqu’il s’agit de franchise.

Exemple avec Fabrice Garrault, à Nantes. «Parti avec 200.000 euros d’apport personnel en 2003, j’ai déjà ouvert quatre restaurants, raconte cet ancien directeur d’agence de communication de 45 ans. En 2011, ils vont dégager 5 millions d’euros de chiffre d’affaires et 15% de rentabilité nette.» Avis aux intéressés : Del Arte prévoit une quarantaine d’ouvertures d’ici fin 2012. Inutile de savoir cuire des pâtes. L’enseigne recherche des managers expérimentés et va ensuite les former contre un droit d’entrée de 46.000 euros HT et 7% de redevance annuelle, pub comprise.

Notre conseil : attention, les chiffres d’activité fournis par les franchiseurs sont parfois optimistes. Avant de signer, étudiez sur Societe.com les comptes d’établissements comparables à votre futur site.

Adapter chez nous les bars à jus de fruits qui font fureur chez les Anglo-Saxons

Des blenders ou des presse- oranges en panne au bout de deux mois. En matière d’équipement de bar à jus de fruits, Fabrice Folliot en connaît un rayon. Pourtant, en 2006, il était encore commercial en Irlande pour le géant des engrais Roullier. «J’allais souvent là-bas chez Zumo, une enseigne spécialisée dans les smoothies», explique ce triathlète amateur. Aussi, quand son frère Franck, commercial à Nantes, a parlé de créer une boîte, il lui a proposé ce concept peu connu en France à l’époque.


«On est allés au culot voir les patrons des premiers bars de ce genre à Paris. Et ils nous ont reçus !» Leurs conseils ? Ajouter de la restauration diététique (salades, «wraps»), ouvrir en centre-ville ou faire des kiosques dans les allées des centres commerciaux. La leçon a été bien retenue. Aujourd’hui, Feel Juice compte 11 points de vente, dont 9 franchisés, réalisant chacun en moyenne 250.000 euros de chiffre d’affaires.

Notre conseil : comme Feel Juice, n’hésitez pas à ­soumettre votre concept au concours des Espoirs de la franchise, qui récompense chaque année cinq projets ­­prometteurs : www.observa­toiredelafranchise.fr.

Nathalie Villard




Santé - beauté : un bel avenir pour tout ce qui touche au bien-être

Surprise. On savait les Français champions d’Eu­rope de la consommation d’antidépresseurs, mais ils le sont aussi pour les produits de beauté et de soin. Une autre façon de lutter contre le stress de la vie quotidienne, d’autant que les tendances du moment sont au naturel, à la relaxation et au cocooning. Même si, journées chargées obligent, les services «express» ont eux aussi le vent en poupe.


Surfer sur la vague des produits cosmétiques biologiques

Une affaires de spécialistes, les cosmétiques ? Isabelle Carron, 48 ans, et Arnaud Pigounides, 35 ans, prouvent le contraire : au départ, ils sont patrons d’une agence de communication – et le sont restés. Leur stratégie mérite d’autant plus d’être étudiée. Pour lancer Absolution, ils ont misé sur le bio (label Ecocert, emballages recyclables) et l’originalité avec une gamme de produits unisexes et compatibles entre eux (c’est loin d’être toujours le cas).

Pas experts, mais bûcheurs, ils ont bossé un an et investi 300.000 euros : mise au point des recettes à base de plantes par une botaniste, sélection d’un fabricant à Aix-en-Provence (merci Google), d’un fournisseur de tubes et de pots au salon LuxePack… Le démarrage, en septembre 2009, s’est fait dans des magasins spécialisés, Sephora, Marionnaud et les autres grandes enseignes étant inaccessibles au départ. Après une levée de fonds de 200.000 euros, ils cherchent 1 million pour se développer.

Notre conseil : comme l’ont fait les créateurs d’Absolution pour être connus des professionnels, il sera malin de louer un petit stand (5.000 euros) au très réputé salon ­annuel de la cosmétique, Beyond Beauty, à Paris.



Etre parmi les premiers à développer les soins esthétiques express

Parti quelques mois sur le campus de l’Essec à Singapour, Hugues de Braucourt avait découvert dans le métro local les salons QB House, qui proposent aux passants pressés une coupe de cheveux en dix minutes pour 5 euros, sans rendez-vous. Revenu en France en juin 2009, le jeune homme, toujours étudiant, décide de s’inspirer du concept. Pour le valider, il va sonder des coiffeurs à Paris, lancer des questionnaires sur des forums Internet (comme celui d’Aufeminin.com), mais aussi interroger famille, amis, élèves de son école…

Conforté dans son idée et rejoint par sa sœur, Diane Frachon, Hugues démarche alors les bailleurs commerciaux pour obtenir un local pas trop cher. Unibail lui propose 30 mètres carrés dans son centre commercial de la Part-Dieu, à Lyon. Après avoir réuni 100.000 euros auprès des banques grâce à l’appui du Réseau Entreprendre et de Paris Initiative, il ouvre son premier salon de coiffure et de soins express pas chers, BeNow, en décembre 2010. Six mois plus tard, le point mort est atteint.

Notre conseil : dans le ­service express, la clé est de s’installer dans des lieux à fort passage (gare, métro…). Un autre créateur, Nicolas Langer, installe ainsi ses bulles de coiffure Beauty Bubble dans les aéroports et les hypermarchés.



Ramener d’Asie des centres de relaxation et de détente bon marché



Quand l’ancien cocréateur de Monceau Fleurs lance un nouveau business, cela mérite attention. En 2007, Pascal Royer découvre en Espagne Henartural, des instituts de soins où ce sont… les lits qui massent le corps. Il contacte les fournisseurs, tous sud-coréens, et découvre l’ampleur du marché de la relaxation automatisée – plus abordable que les soins manuels – en Allemagne, au Canada et aux Etats-Unis. Après les fleurs low-cost, pourquoi pas les massages à petits prix ?

Plusieurs voyages en Asie plus tard, à la découverte d’au­tres machines étonnantes (massage de la voûte plantaire, bains de pieds ionisants), cet ancien de Dauphine ouvre en décem­bre 2008 un premier institut TheraCh’i à Paris (300.000 euros investis). «Vu le succès, j’ai décliné le concept en franchise», explique-t-il. Avec sept boutiques, le réseau atteint aujourd’hui 1 million d’euros de chiffre d’affaires.

Notre conseil : précurseur, TheraCh’i est encore seul sur ce marché très en vogue, mais s’attend à l’arrivée de concurrents. A noter que l’espagnol Henartural, dont il s’est inspiré, n’est pas présent en France mais pourrait ­bientôt y débarquer.


Se faire une place, grâce à la franchise, sur le marché des magasins diététiques

Un milliard d’euros ! Le marché français de la perte de poids pèse lourd. Pas facile toutefois de créer un concept pour se distinguer d’une concurrence exacerbée sur ce secteur, qui comprend aussi bien les compléments alimentaires que les soins amincissants, les livres ou le coaching… Du coup, il peut être malin d’intégrer une franchise en pleine expansion, comme Naturhouse.

Présent depuis 2005 en France, ce fabricant de compléments alimentaires espagnol, qui écoule ses produits de façon originale, multiplie les ouvertures : «90 cette année», se réjouit Olivier Roques, ancien patron d’une société high-tech, qui a déboursé 200.000 euros pour obtenir la masterfranchise (l’exclusivité) du marché français. Certes, on ne fera pas fortune avec une seule boutique. Mais, vu l’expansion de la chaîne, il est rapidement possible d’en ouvrir plusieurs. «Notre plus gros franchisé possède sept magasins et réalise 2 millions d’euros de chiffre d’affaires.»

Notre conseil : une diététicienne pour les conseils et des compléments alimentaires vendus dans la foulée. Le ­principe de Naturhouse est ­assez simple à imiter. Et il y a de la place sur le marché…



Utiliser Internet pour vendre des conseils en développement personnel

Le créneau du bien-être ne se résume pas aux produits et aux services pour le corps. Il y a aussi de juteuses affaires à réaliser pour qui voudrait s’occuper du mental. Voyez Jean-Pierre Camard, 61 ans, et France Hétier, 51 ans. Il y a deux ans, ce couple a lancé le site Jeconsulteunpsy.com. Ni l’un ni l’autre ne sont du sérail, lui étant ingénieur informatique et elle, ­kinésithérapeute. «Mais nous sommes passionnés de psychologie et nous avons suivi une thérapie avant de dupliquer ce concept très en vogue en Angleterre», confient-ils.

Le principe ? Des psychologues (démarchés au départ dans l’an­nuaire des anciens de l’EPP, une école ­réputée dans la profession), auxquels le site rétrocède des honoraires, sont disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Avant de les con­tacter par téléphone, il suffit de vérifier leur disponibilité sur le site. Le prix de la consultation ? 1 euro la minute. Pour faire bâtir la plate-forme informatique, un budget de 130.000 euros a été nécessaire. Un investissement utile : cette année, le chiffre d’affaires devrait atteindre 800.000 euros. Et Vivendi, qui possède un site similaire, a déjà proposé de les racheter.

Notre conseil : alors que les métiers de la santé sont ­réglementés, fournir un ­service réunissant des professionnels de ce secteur ne ­nécessite aucune autori­sation préalable. L’avenir ? Des sites d’avis ­médical dans toutes les spécialités. D’ailleurs, Jean-Pierre Camard et France ­Hétier viennent tout juste d’en lancer un…

Amélie Cordonnier


Business vert : une vague écolo qui peut rapporter gros, même aux profanes




Bâtiments mieux isolés, transports plus propres, produits moins polluants… D’ici 2020, des dizaines de secteurs vont appliquer les réglementations décidées au Grenelle de l’environnement. «Autant d’occasions de créer sa société, assure Elisabeth Laville, directrice du cabinet de conseil en développement durable Utopies. Il reste tellement à faire qu’il y a de la place à côté des grands groupes qui s’engouffrent déjà dans la brèche du green business.»


Appliquer des technologies sobres aux métiers très gourmands en ressources

Longtemps, le seul liquide à ­intéresser David Allouch fut celui qu’il gagnait en salle de marché, à Londres. Jusqu’à la faillite de son employeur, Lehman Brothers, en septembre 2008. Moins jeune loup mais toujours entreprenant, cet HEC crée Nestor Wash l’année suivante, à 36 ans. Son concept : le nettoyage de voitures sans détergent et avec seulement 1 litre d’eau.

«Je manquais de connaissances mais j’avais une idée : ­appliquer les techniques de désinfection à la vapeur sèche introduites par mon père dans les hôpitaux», explique-t-il. Pour mettre au point la méthode, il embauche un pharmacien, un ingénieur et un laveur. Mais aucun investisseur n’y croit et les portes se ferment les unes après les autres… jusqu’à ce qu’il rencontre le réseau Développement durable Ile-de-France (DDIDF), qui prend le risque de le financer. A raison : après 350.000 euros de chiffre d’affaires en 2010, il vise le million l’an prochain.

Notre conseil : même si vous êtes en province, vous pouvez trouver des fonds en contactant Stéphanie Savel, la présidente du DDIDF, un business angel spécialisé dans le développement durable (bureau@ddidf.org ou 06.88.63.73.27).

Profiter du filon de l’éco-construction créé par le Grenelle de l’environnement

En 2020, les bâtiments devront produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Bonne nouvelle pour Jean-Philippe Cieslak, le fondateur de Terra Cités, qui s’est lancé dès 2005 dans la construction et la rénovation écolos. Prof de biologie devenu promoteur, cet Alsacien de 36 ans installé en Bourgogne a dévoré des bouquins spécialisés et enchaîné les cours du soir.

«Pour rassurer mes interlocuteurs, je me suis inscrit, via l’Ademe, à une formation en assistance et maîtrise d’ouvrage», précise-t-il. Pas suffisant pour convaincre les banques, alors qu’il n’avait que 40 000 euros en poche, jusqu’à ce que la caution de l’Ecoter­ritoire du Creusot permette de débloquer des fonds. Ses maisons en bois valent de l’or : 1 million d’euros de chiffre d’affaires en 2010 et 20 millions d’euros de commandes pour les deux ans à venir !

Notre conseil : le réseau des Ecoterritoires (des collectivités qui aident à l’implantation d’entreprises «vertes») vous guidera vers les experts de votre région et vous aidera gratuitement à démarcher les investisseurs (www.ecoterritoires.org ou 01.44.10.41.20).


Imaginer des astuces pour les automobilistes qui veulent réduire leur budget


Le principe de Covoiturage.fr est vieux comme l’entraide : on voyage à plusieurs passagers par véhicule et on partage les frais. Frédéric Mazzella, 34 ans, a créé le site en 2006, constatant que ce secteur était en friche en France : «J’ai découvert cette pratique lors de mes études en Californie, raconte ce physicien sorti de Normale. Au retour, j’ai compris qu’il y avait une place à prendre.»

Aujourd’hui, son site compte 1 million de membres pouvant se mettre gratuitement en relation. Entre quelques services payants et la publicité que son audience va attirer, il devrait ­atteindre 1 million d’euros de chiffre d’affaires cette année. Soutenu par Isai, le fonds de Pierre Kosciusko-Morizet (1,25 million d’euros de mise), Frédéric Mazzella résiste à ses nombreux concurrents en continuant à pratiquer lui-même le covoiturage, pour s’inspirer des conseils de ses compagnons de route.

Notre conseil : covoiturage, autopartage ou location de sa voiture perso sur Zilok, le créneau des services est embouteillé. Visez plutôt celui des produits, facilitant par exemple le stationnement. La société Smart­Grains a ainsi installé des ­capteurs sur les parkings, pour repérer les places libres et vous prévenir sur votre mobile.

Exploiter la flopée de nouvelles réglementations qui pèsent sur les entreprises

Une vraie mine pour anciens ingénieurs spécialisés. Comme Jérôme Soistier, un ancien de Poweo, cofondateur de Greenflex, ou Eric Allmang, à la tête d’Incub’Ethic, ancien DG de Veolia Nettoyages. Mais on peut se lancer sans un tel CV. Prenez Samuel Blaise, qui a créé en 2007 In Vivo Facilities, une société qui met les services généraux des entreprises, du nettoyage des moquettes à la maintenance des scanners, à l’heure écolo.

Après treize ans d’expérience dans le secteur, il connaissait le métier comme sa poche, mais pas dans sa dimension «développement durable». «J’ai com­mencé par rencontrer des experts tout en avalant des tonnes de pages de décrets», confie-t-il. Parallèlement, il envoie en cours ses 24 salariés afin qu’ils maîtrisent la réglementation thermique 2012 et les impacts du Grenelle sur la cons­truction. Il a même incité le CFA de Guyancourt (Yvelines) à créer un master en management durable de l’immo­bilier, au­quel il a inscrit deux
de ses collaborateurs. Soit un budget formation de 4.000 euros par an et par salarié, pour un chiffre d’affaires de 780.000 euros en 2010.

Notre conseil : pour acquérir les compétences qui vous ­manquent, rapprochez-vous des centres de formation­professionnelle type Cegos ou Comundi. Contactez aussi les cabinets spécialisés dans le conseil financier et la stratégie en développement durable comme h3p ou Utopies.


Anticiper sur la prochaine interdiction de certains produits polluants

Les ampoules à incandescence seront interdites en Europe l’an prochain. De quoi réjouir Ludovic Labidurie, qui s’est lancé dans le commerce de systèmes d’éclairage à diodes (LED) dès 2007. «Après quinze ans dans l’industrie high-tech, je me suis jeté à l’eau quand j’ai découvert, lors de mes voyages, que les fabricants faisaient un carton en Asie», raconte le fondateur de Neolux.

A l’époque, le grand public ne se sentant pas encore concerné, il cible les ­magasins en leur proposant des modules de couleur destinés à la fabrication d’enseignes et à l’éclairage des vitrines. Bien vu : les clients affluent, de Nivea à Chopard. Persuadé que sa réussite repose sur l’efficacité des systèmes LED, il ne lésine pas sur les moyens en créant un bureau d’études composé de cinq ingénieurs et d’un docteur en scien­ces (soit un budget annuel de 250 000 euros).

Où trouve-t-il les fonds ? D’abord auprès d’Oséo (120.000 euros de subven­tions), puis de StarQuest ­Capital, grâce auquel il vient de lever 500.000 eu­ros. Neolux pré­voit de doubler son chiffre d’affaires de 2,1 millions d’euros dès 2012.

Notre conseil : pour découvrir les produits qui existent en France et à l’étranger, ­inscrivez-vous sur le site de GreenUnivers (offre PME : 69 euros par mois). Puis, comme Ludovic Labidurie, surfez sur le forum européen de la start-up Innovact pour nouer contact avec des sociétés de capital-risque.

Aider les particuliers à faire des économies d’énergie grâce aux panneaux solaires

Depuis janvier, une nouvelle règle oblige les propriétaires à intégrer sur leur annonce immobilière une «étiquette carbone» indiquant la performance énergétique de leur bien. Résultat : 100.000 visiteurs se ruent chaque mois sur Quelleenergie.fr afin d’obtenir un diagnostic en ligne. Antoine Châtelain et Julien Lestavel n’ont pas attendu d’être diplômés de Centrale Paris pour créer leur site Web de conseil en économies d’énergie.

«En étudiant le marché, on s’est rendu compte dès 2008, qu’il existait beaucoup de vendeurs de panneaux solaires et d’isolations écolos, mais que les particuliers n’osaient pas s’équiper, faute de conseils», explique Antoine Châtelain, âgé de 26 ans. Les deux compères décident donc de proposer une étude énergétique gratuite aux propriétaires, puis de les mettre en relation avec des professionnels sérieux.

Comment se rémunèrent-ils ? Les 300 installateurs de leur réseau leur versent entre 30 et 50 euros chaque fois qu’un particulier les contacte. Les amis se donnent un an pour atteindre 3,6 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Notre conseil : comme eux, contactez le réseau Entreprendre pour profiter de conseils avisés et peut-être ­décrocher un prêt d’honneur de 15.000 à 50.000 euros. Puis rendez-vous au salon ­Batimat, du 7 au 12 novembre, Porte de Versailles, à Paris.

Importer des techniques de chauffage déjà éprouvées à l’étranger

Près de 4 millions de chaudières seront à remplacer d’ici 2020 par des appareils ­modernes moins énergivores. Ce chiffre n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd ! Dès 2006, Jorge Boucas décide de commercialiser des chaudières fonctionnant au bois, et non au gaz naturel. Il a le déclic lors d’une mission au Brésil pour un groupe agroalimentaire.

«J’ai voulu à tout prix imiter ce pays, car il utilise depuis longtemps avec succès l’énergie fournie par le bois», se souvient cet ingénieur de 38 ans, d’origine portugaise. Il prospecte alors sur place et trouve des fabricants 10% moins chers qu’en Europe. Il rentre ensuite en France pour démarcher ses clients. Laiteries, cartonneries, papeteries : il les contacte à l’ancienne, par téléphone, puis les emmène voir les machines au Brésil. Bingo ! Dans l’avion du retour, il signe son premier contrat avec le groupe laitier Isigny Sainte-Mère, avant de séduire Nestlé. De quoi permettre à sa société, NextEnergies, d’engranger 15 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011.

Notre conseil : prospectez en Europe du Nord pour trouver de nouvelles solutions énergétiques. Comme Jorge Boucas, visez la Slovénie ou le Danemark, qui utilisent de la paille pour se chauffer. Il existe même des solutions à base de bouse de vache…

Amélie Cordonnier



Loisirs - culture : encore beaucoup de créneaux inexplorés



Créé en 2004 à Marseille, Digitick est devenu le leader européen de la billetterie électronique (matchs, concerts, musées). En janvier dernier, Vivendi en a pris le contrôle pour… 45 millions d’euros. Comme quoi la culture, le tourisme et le sport regorgent de filons.


Acheter et rénover des hôtels vieillissants, et les revendre avec une plus-value

Sur 15.000 hôtels indépendants, les deux tiers ont besoin d’un lifting : déco, confort, accès pour handicapés… Un cauchemar pour les propriétaires proches de la retraite, mais une aubaine pour tout repreneur prêt à investir un peu d’argent dans la rénovation. En province, un deux-étoiles sans restaurant de 20 chambres, avec 60% de taux d’occupation, réalise en moyenne 300.000 ­euros de chiffre d’affaires et 75.000 euros de bénéfices, à condition de limiter le personnel (deux femmes de chambre à mi-temps) et d’assurer la réception. Ex-chargé d’affaires dans une banque, Jean-Marc Andréo, 52 ans, a ainsi racheté un hôtel à Tarbes, 500.000 euros, dont 280.000 apportés par lui et des amis. Dans cinq ans, il espère le revendre 700.000 et recommencer avec un hôtel plus gros. «Il reste beaucoup d’opportunités», confirme Richard Livet, responsable du tourisme chez Oséo.

Notre conseil : ne pas se ­lancer sans étude de marché (l’établissement doit «tourner» assez bien pour financer a ­rénovation) et recourir à un cabinet de transactions spécialisé, comme Axxis.


Produire les œuvres des nouveaux talents qui font le buzz sur Internet

Dénicher des artistes sur le Web et lancer pour de bon ceux qui ont conquis un public en ligne : éprouvée dans la musique (My Major Company) et le cinéma (Touscoprod), la démarche consistant à diffuser un contenu gratuit, puis à le rendre payant en cas de succès, peut se décliner dans d’autres domaines. Sur le site de Manolosanctis, éditeur de BD né il y a dix-huit mois, plus de 1.100 auteurs partagent ainsi leurs œu­vres. «Seuls ceux qui font l’unanimité sur le site sont édités (déjà quatre titres en librairie)», explique le fondateur, ­Arnaud Bauer, 29 ans. Ce Centrale Nantes a démarré sans un euro mais a vite attiré des investisseurs (déjà 1 million d’euros levés). De 200.000 euros en 2010, son chiffre d’affaires devrait grimper à 1 million en 2012.



Notre conseil : contacter la Société des investisseurs des rives de Seine, qui croit à ces projets mariant culture et Web.



Créer des sites marchands de matériel de sport spécialisés par discipline

A priori, le marché des articles de sport semble bien irrégulier (+ 20% en 2010 après deux années de baisse). Mais cela cache le dynamisme des ventes en ligne, qui atteindront bientôt 10% de part de marché. Et, sur Internet, il est possible d’exister au côté des géants de l’enseigne multisport, comme Décathlon, en ouvrant des boutiques spécialisées dans des disciplines non encore couvertes.

C’est l’expérience de Frédéric Azuelos dans le golf, sa passion : «J’ai constaté que chaque marque vendait du matériel sur son site, mais qu’il n’y avait pas de plate-forme commune», raconte cet ex-revendeur de matériel informatique de 44 ans. Créé avec 10.000 euros en 2005, son magasin en ligne, Monsieurgolf.com, dont il détient 80% du ­capital avec son associé, devrait réaliser 2 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année.

Dans les loisirs nautiques, même constat d’Olivier Albahary, 28 ans, qui a investi 80.000 euros en 2008 pour fonder le premier comparateur de location de bateaux. Avec 700 loueurs et 4 200 bateaux référencés sur 100 destinations, GlobeSailor (6 salariés) a ­engrangé 300.000 euros de commissions l’an dernier.



Notre conseil : cibler la clientèle féminine, actuellement la plus dynamique sur ce marché, et se spécialiser dans les sports émergents dont les amateurs ne sont pas encore servis par la grande distribution : kin-ball, roller derby…



Surfer sur la mode du camping en version écolo et haut de gamme

Le camping se porte bien, surtout dans le haut de gamme (+2,6% de fréquentation l’an dernier selon l’Insee) : les ­versions écolos dans des sites préservés sont de plus en plus prisées. Une tendance que Philippe et Céline Bossanne avaient beaucoup appréciée au Canada, où ils étaient expatriés, et qu’ils ont adaptée chez nous depuis 2004 avec Huttopia : six campings (dont deux près de Paris, à Versailles et Rambouillet) implantés dans une nature intacte sur des terrains loués aux communes.

Pas de mobile homes mais des chalets (140 euros la nuit pour 6 personnes) ou des cabanes toilées (90 euros). L’investissement ? 2 millions d’euros au minimum à chaque fois, «mais un taux de remplissage de 90% et la rentabilité la troisième année», ­assure Céline Bossanne. Avec son autre marque plus ancienne, Indigo, et sa centrale de réservation en ligne, ce groupe lyonnais gère 16 campings pour 8,3 millions d’euros de chiffre d’affaires



Notre conseil : ces projets chics convainquent facilement les antennes régionales d’Oséo (prêts à la création), qui ont soutenu Huttopia.



Imiter le concept d’un magasin à succès dans un domaine inattendu

Ancienne de la villa Médicis, à Rome, Lorraine Dauchez, 38 ans, a imaginé en 2008 un nouveau concept de magasin : «Le Nature & Découvertes de l’art», comme elle le décrit. Reproductions, objets design, produits dérivés des musées, accessoires de mode, jeux, livres, œuvres originales de jeunes artistes… Avec 4.000 ­références, les trois boutiques Arteum réaliseront cette année 3 millions d’euros de chiffre d’affaires. Actionnaire principale avec son associé Stéphane Duc, un ancien d’Habitat, Lorraine Dauchez a déjà levé 3,5 millions d’euros auprès de fonds d’investissement.



Notre conseil : dans ce secteur, l’emplacement est décisif. Ainsi, Arteum devrait ouvrir en ­août une quatrième boutique au Carrousel du Louvre.



Organiser des soirées dans de nouveaux lieux de fête décalés

Un concept parisien facile à imiter en province : lors d’une réception à bord d’une péniche sur la Seine, Christophe Sébile, un ancien maître d’hôtel de 40 ans, a imaginé faire la même chose… dans un bus. Autoentrepreneur depuis janvier 2010, il a convaincu un autocariste de lui louer un 32 places aménagé en 8 salons de 4, qui sillonne la capitale pendant trois heures tandis qu’un repas froid est servi aux convives. Moyennant 25 à 55 euros, les clients de Resto’ Bus – fêtes d’entreprises, goûters d’anniversaire pour enfants – affluent. Le chauffeur du projet espère assurer un départ par jour dès la fin de l’année, pour près de 450.000 euros de chiffre d’affaires annuel.



Notre conseil : particuliers et agences d’événementiel ­raffolent de ce genre de lieux de loisirs décalés. Attention, le créneau de la fête sur roues est déjà occupé à Paris par Soirée bus et par BusDiscothèque (1.390 euros pour trois heures et 40 invités), qui recrute ­actuellement des franchisés.


Nathalie Villard



Mode - décoration : une foison de concepts à prendre à l’étranger



Ces marchés de taille proche (10 milliards d’euros environ) sont éclatés en milliers de PME. De quoi se faire une place, à condition de se montrer innovant dans la façon de sourcer et de distribuer ses produits. L’accès à la Chine et l’Internet démultiplient les possibilités…


Utiliser le Web pour proposer des meubles personnalisés à des prix raisonnables



La flexibilité des fabricants chi­nois, conjuguée aux achats groupés permis par Internet, autorise aujourd’hui à vendre canapés ou chaises sur mesure au même prix que les articles standards. En 2007, Aline Buscemi a ainsi lancé Miliboo.com. Les clients imaginent leurs meubles (dimensions, couleurs, matières), la société fait produire en Chine. Bingo !

Le chiffre d’affaires en 2010 a été de 3,2 millions d’euros.Trois jeunes diplômés d’HEC ont suivi ce modèle pour lancer il y a deux ans L’Usine à design, avec 100.000 euros et l’aide d’un spécialiste du meuble qui roule sa bosse dans les usines cantonaises depuis dix ans. Et un des fonds de placement du CIC a ­injecté 1,6 million dans leur ­société. Ils affichent aujourd’hui 2 millions d’euros de ventes.



Notre conseil : le filon de la personnalisation est loin d’être tari, sauf peut-être pour les tee-shirts et les stylos. Aux Etats-Unis, elle s’applique aux barres de céréales, planches de surf, chapeaux, vins, cosmétiques…



Dénicher à l’étranger le gadget qui fera fureur dans les cours de récré

Leurs aînés avaient craqué pour les Pokémon. Aujourd’hui, les moins de 10 ans s’arrachent les Bandz. Franck Ternat a misé sur ces bracelets multicolores découverts à New York, en juillet 2010. «Les enfants en étaient fous», raconte ce consultant en mana­gement. Après avoir songé ­racheter la licence aux Américains, il décide de lancer sa propre marque. Pour trouver un fabricant en Chine, deux journées à Shenzhen, près de Hong Kong, et un cahier des charges rédigé en anglais ont suffi.

Avec deux associés, ce ­diplômé de l’ESCP a mis 110.000 euros sur la table pour constituer le stock initial. Puis il a fait le tour des librairies-­papeteries de l’ouest parisien pour amorcer la distribution. A ce jour, il a écoulé 5 millions de bracelets et devrait afficher 1 million d’euros de chiffre d’affaires. Même succès pour Olivier Piraud, 30 ans, avec Joucéo (aimants à l’effigie de joueurs de foot). L’idée a germé pendant ses études à l’Iseg de Toulouse. Après cinq ans, il va atteindre 7 millions d’euros de chiffre d’affaires, réalisé en supermarchés et magasins de jouets.



Notre conseil : pour trouver un fournisseur en Chine, le site Globalsources.com, rubrique «baby and child». Mais faites aussi un tour sur place avec un traducteur (150 euros par jour). Les produits destinés aux enfants doivent respecter la norme européenne NF EN 71. Les tests de conformité coûtent jusqu’à 10.000 euros.



Vendre en ligne des produits de luxe d’occasion mais garantis authentiques

En 2008, le site américain Portero.com a inspiré à Yann Le Floc’h, un diplômé de l’IAE d’Aix et ancien d’Exane, l’idée d’InstantLuxe : vendre des produits de luxe (maroquinerie, joaillerie, horlogerie) d’occasion mais expertisés avant d’être remis à l’acheteur, qui, ainsi, ne risque pas d’acquérir une contrefaçon, comme cela arrive sur eBay ou PriceMinister.

Au passage, la société prélève une commission (25% du montant des transactions, qui s’élèvent à 500 euros en moyenne). Pour 80.000 euros investis au départ, la société fait plus de 1 million d’euros de ventes. Isai, le fonds d’investissement de Pierre Kosciusko-Morizet (PriceMinister) et de Geoffroy Roux de Bézieux (Virgin Mobile), a mis 650.000 euros dans l’affaire.



Notre conseil : si votre ­projet implique d’expertiser des objets précieux (horlogerie, œuvres d’art, antiquités, véhicules de collection, pierres précieuses, livres…), contactez l’Union française des experts (tél. : 01.48.01.03.17) ou les experts ­directement sur Art-tradition-france.com/ufe/liste.htm



S’inspirer du succès des loueurs d’articles de mode aux Etats-Unis



Un sac Louis Vuitton pour 25 euros ? C’est possible sur Sacdeluxe.fr. Evidemment, à ce prix-là, il faut le rendre au bout d’une semaine… Le «fashion renting», venu des Etats-Unis, séduit les femmes désireuses d’arborer le dernier article à la mode le temps d’une soirée ou d’un voyage. Ann Kenigsberg, 35 ans, s’est inspirée de l’américain BagBorrowOrSteal.com pour monter Sacdeluxe il y a cinq ans.

«Au départ, mon business plan faisait sourire les banquiers», raconte cette ancienne webdesigner dans les jeux vidéo. Avec le soutien d’Oséo, elle a cependant pu emprunter 50.000 euros pour constituer le stock initial, en achetant elle-même des sacs en boutique. Aujourd’hui, son entrepôt du Jura (pour mieux servir les clientes genevoises) propose un choix de 1.000 sacs Chanel, Balenciaga ou Cartier. Malgré la concurrence de Sacdunjour.com, de Tenuedunsoir.com ou encore de Mondressingsecret.com, elle compte atteindre 400.000 euros de chiffre d’affaires cette année.



Notre conseil : sur le même principe que les sacs, il est possible de monter des affaires de location de bijoux ou de montres. La location de chaussures, robes de soirée ou smokings est plus difficile à gérer : ces produits sont ­fragiles et nécessitent d’avoir toutes les tailles en stock.



Exploiter le très fort engouement pour la décoration écolo et équitable


Saladiers en bambou, chaises en épicéa, serviettes en toile de lin… Tous les accessoires de décoration et d’équipement de la maison qui évoquent la nature ou fleurent bon le recyclage s’arrachent comme des petits pains. Et, sur ce vaste marché, de petits acteurs parviennent à se faire une place au soleil.

Prenez Christophe Borgnis, 39 ans, qui a lancé Du vert dans les étoiles, en juillet 2009. Ce diplômé de l’ESCP, qui faisait auparavant du contrôle de gestion chez Celio, vend sur Internet des accessoires de déco bio et durables (des assiettes creuses en palmier au radio-­réveil en bambou). Il table sur 1 million d’euros de chiffre d’affaires cette année. Seuls ­investissements à ce jour : 10.000 euros pour monter le site Web, 100 mètres carrés d’entrepôt à Aubervilliers (600 euros par mois) et plusieurs dépla­cements en Europe du Nord pour sélectionner les designers ­finlandais ou les PME danoises qui le fournissent.



Notre conseil
: dans la distribution, il devient assez vite difficile de gérer seul l’envoi des colis. La plupart des sites externalisent rapidement la logistique, notamment ­auprès de Morin Logistic (tél. : 04.74.94.71.93), l’un des acteurs phares pour les sites d’e-commerce (Spartoo.com, Rueducommerce.fr, ­Alapage.com…).



Pierre-Alban Pillet


High-tech : une multitude de nouveaux services à vendre grâce à la révolution des réseaux sociaux et de l’Internet mobile


La ruée vers l’or a enrichi les fabricants de pelles et de pioches. Dans le business Internet, c’est pareil : à l’heure où les entreprises repensent leur stratégie Web pour se mettre aux réseaux sociaux et aux applications sur mobile, les prestataires capables de les aider passent à la caisse…


Adapter aux sites d’e-commerce les dernières innovations de l’Internet

Toutes les trente minutes, un site de vente en ligne se crée en France ! Avec chacun la même obsession : attirer du monde et transformer un ­maximum de visiteurs en clients payants. Ciblage comportemental, géolocalisation, agents virtuels, images 3D… «Avec les nouvelles technologies, les possibilités du marketing sur Internet sont exceptionnelles», souligne François Bieber, P-DG de Net­Affiliation. A condition de bien intégrer ces innovations à son site. C’est ce que propose Julien Hervouët, 28 ans, avec le tchat. Tout le monde connaît cet outil de discussion instantanée. Mais, dans l’e-commerce, il devient un formidable outil de service clients et après-vente pour aider l’internaute en rade.

L’idée d’iAdvize est venue à ce diplômé en gestion quand il travaillait dans une start-up proposant aux particuliers de créer leur boutique en ligne. Licencié en septembre 2009, il s’associe avec un informaticien free-lance rencontré au boulot : «Je concevais les fonctionnalités, il codait.» Les deux compères sortent ­rapidement une version imparfaite pour valider le concept à moindre coût (10.000 euros). Malin, Julien utilise un compte Twitter en sommeil pour poster des avis sur l’e-commerce : «Lorsque j’ai parlé de mon concept, les pros qui me lisaient ont vite été intéressés.» De quoi se faire un listing de prospects. Créée en avril 2010, l’entreprise compte 400 clients, dont la Fnac, et a levé 300.000 euros auprès de Kima Ventures, le fonds d’investissement de Xavier Niel.



Notre conseil : pour trouver des idées, faites une veille sur les meilleurs blogs généralistes (TechCrunch, FrenchWeb.fr, SmashingMagazine) et spécialisés (Capitaine commerce, ­Ziserman, FredCavazza.net).



Proposer des services aux entreprises qui ouvrent leurs pages sur Facebook

Vingt millions de Français inscrits sur Facebook ! Impossible pour une marque d’être absente du plus célèbre des réseaux sociaux. «Cela fait émerger un tas de nouveaux business», note Jean-François Ruiz, de l’agence webmarketing PowerOn. Se lancent ainsi des sociétés pour créer les pages et les applications Facebook, gérer le contenu, converser avec les fans ou modérer leurs ardeurs. A ce marketing sauce Zuckerberg va s’ajouter, de plus en plus, de la vente. En France, Josué Solis y sera pour quelque chose. Ce diplômé de l’ISC propose depuis septembre aux sites d’e-commerce d’installer sur leur page Facebook une «vitrine» pour écouler leurs produits.

«Fin 2009, j’ai découvert sur TechCrunch la présentation d’une expérience de ce genre aux Etats-Unis», raconte ce jeune homme de 29 ans, qui a décidé de se lancer sans étude de marché ni équipe pléthorique : «Développé le soir et le week-end pendant quatre mois par mon frère informaticien et deux de ses amis, le prototype ne nous aurait pas coûté cher si on s’était plantés.» Aucun démarchage non plus, un simple communiqué envoyé au blog TechCrunch. Gratuit, l’outil séduit vite des enseignes comme Naf Naf, Kiabi ou Eram. Depuis l’équipe a créé Boosket, obtenu 200.000 euros de capital-investisseurs, commencé à facturer ses prestations et déjà revendu son bébé plusieurs millions d’euros au portail spécialisé ­d’e-commerce, 24h00.



Notre conseil : présentez votre projet aux pros lors d’événements «networking» comme le Webdeux et la ­Startup Academy (Paris), le BarCamp (Bordeaux), ­Atlantic 2.0 (Nantes), RivieraCube (Sophia-Antipolis).



Développer des applis et des services destinés aux smartphones

Il se vendra bientôt autant de smartphones que de portables classiques (environ 12 millions de chaque en 2011). Cela génère de nombreux créneaux lucratifs : concevoir des applications pour les entreprises, les aider à mettre ces logiciels en valeur sur l’App Store… ou lancer ses applications sur des secteurs vier­ges (oubliez les jeux !). Consultant marketing, Yann Casanova a ainsi créé une appli pour héberger toutes ses cartes de fidélité : à la caisse, on présente son mobile au lieu de chercher dans sa collection de rectangles en plastique. Pour développer l’idée, ce diplômé de l’ISG s’est associé l’an dernier à une agence Web, avec laquelle il avait travaillé par le passé. Après déjà 300.000 téléchargements, sa société, Fidall, cher­che des investisseurs pour développer de nouveaux services.



Notre conseil : il est possible de trouver des développeurs spécialisés free-lance sur Kodi­Koda.com ou Codeur.com. Les start-up associant un gestionnaire et un ingénieur sont les préférées des investisseurs.




Bruno Declairieux


Services aux seniors : de nombreux filons sous-exploités sur ce marché en plein boom




Toutes les trente-sept secondes, un Français passe la barre des 65 ans, soit déjà 10,7 millions de personnes. Ces seniors, dont le pouvoir d’achat a été relativement épargné par la crise, présentent des besoins spécifiques (loisirs, soins et même high-tech, car ils sont encore peu équipés en téléphones mobiles et en PC). «Il existe de nombreux filons sous-exploités», confirme Sophie ­Schmitt, du cabinet Senio­sphère. Dans la distribution, les produits multimédias ciblés et, surtout, dans les services à domicile.



Accompagner le succès des franchises de services à domicile pour les seniors
Avec 2 millions de plus de 85 ans attendus en 2015 contre 1,3 aujourd’hui, l’aide à domicile (toilette, repas, ménage, courses…) a de l’avenir. Cette croissance profite déjà aux réseaux de franchise bien installés, comme Coviva et ­Domidom. Benjamin Martin, 27 ans, ancien cadre commercial chez Carrefour, a intégré ce dernier l’an passé. «Je voulais rejoindre une structure qui détienne l’agrément qualité pour travailler avec les plus de 60 ans dépendants», explique-t-il. Ce Nantais d’origine s’est installé à Cholet, dans un 70 mètres carrés à 450 euros par mois. Les premiers clients ? «Ce n’est pas en distribuant des prospectus qu’on les trouve, mais en se faisant recommander par des prescripteurs», assure-t-il. Signez ainsi une convention avec la caisse d’assurance retraite (Carsat) de votre région, qui finance le maintien à domicile (18,80 euros par heure pour le prestataire). Benjamin Martin vise 450.000 euros de chiffre d’affaires d’ici deux ans (la moyenne du réseau Domidom) et une rentabilité de 7%. Il compte ouvrir d’autres agences dans le Grand Ouest. Au bout de sept ans, chacune se revendra au moins 250.000 euros.



Notre conseil : avec un ­apport de 40.000 euros, vous ­pouvez ouvrir une franchise Domidom. Contactez Bruno Chrisostome, responsable du développement (0. 48.78.68.06 ou b.chrisostome@domidom.fr). Pour rejoindre ­Coviva, prévoyez 17.500 euros d’apport et contactez Didier Zaique, directeur du réseau (04.73.14.95.11 ou zaique.didier@coviva.fr).



Emprunter aux Anglo-Saxons l’idée des réseaux -sociaux pour les plus de 50 ans



Les «Silver Surfers», ou internautes aux cheveux gris, ont du temps, de l’argent et cherchent à sortir de leur isolement. Une cible idéale pour les réseaux sociaux façon Facebook. Eons.com, aux Etats-Unis fait figure de précurseurs. En France, Beboomer.com, réservé aux 45 ans et plus, est un site qui permet de se constituer un réseau (virtuel) d’amis ou de rechercher un emploi. Encore plus ciblé, Super-grand­parents.com, lancé en 2008 pendant son congé maternité par Christelle Levasseur, avec une mise initiale de 20.000 euros, met en relation des retraités qui souhaitent adopter virtuellement des petits-enfants et des familles en mal de lien ­social. Grâce à un système d’abon­nement (jusqu’à 145 euros par an) et à ses 15.000 inscrits, l’affaire est déjà rentable. La fondatrice du site, une ancienne journaliste de «Micro Hebdo», vise 150.000 euros de chiffre d’affaires cette année.


Notre conseil : inspirez-vous des succès américains (tapez «Best websites for seniors» dans Google). Il faut environ 10.000 euros pour développer un site. Pour le faire connaître, imitez Christelle Levasseur, qui a proposé des jeux concours ou des opérations de co-branding au journal «Notre Temps».


Répondre aux besoins des personnes souffrant de troubles de la mémoire



Au départ, Philippe Guil­laume, 51 ans, ex-commercial dans l’électronique, voulait monter un cabinet de formation pour managers. Mais, quand l’un de ses amis lui a montré le petit magnétophone avec bande préenregistrée qu’il avait imaginé pour sa maman qui souffre d’Alzheimer, il a changé d’avis. Avec ce petit appareil aide-­mémoire vocal qui rappelle aux personnes souffrant de troubles cognitifs qu’elles doivent aller à la poste ou débrancher le grille-pain, Phi­lippe Guillaume s’est dit qu’il tenait une bonne idée pour aider le 1,3 million de Français touchés par ce fléau. Sur la base d’un brevet déposé en France (à l’Inpi, cette démarche vous coûtera 660 euros), il fait fabriquer ses appareils par un prestataire chinois déniché sur Internet, puis les revend une centaine d’eu­ros, sous la marque Mem‑X, dans plus de 200 points de vente en France et à l’étranger. Installé sur le plateau de Saclay, il a reçu le soutien logistique, ainsi qu’un prêt de 40.000 euros, de la pépinière Scientipôle Initiative. Cette année, il va atteindre l’équilibre et 250.000 euros de chiffre d’affaires. Il détient toujours 70% du capital.



Notre conseil : pour trouver des distributeurs intéressés par vos produits, n’hésitez pas, comme le patron de Mem-X, à écumer les salons des services à la personne, les forums de pharmaciens ou Autonomic (le salon du handicap) et ­Geront Expo. Prix d’un stand : de 4.000 à 6.000 euros selon les salons. Contactez par ailleurs les ­associations Asipag (09.72.16.41.32) ou Sol’iage (01.60.19.22.70), qui pourront vous aider à évaluer les besoins du marché.



Profiter de l’appétit du marché pour les études marketing sur les attentes des retraités

De directrice commerciale chez McDonald’s en République tchèque au conseil en marketing senior à Paris, il y a un sacré gouffre. Que Sophie ­Schmitt, 45 ans, n’a pourtant pas hésité à franchir. «En 2006, j’ai rencontré ma future associée, Cristelle Ghekiere, qui revenait des Etats-Unis où il existait déjà énormément d’études marketing spécifiques sur les seniors… On s’est dit qu’il y avait une vraie place à prendre en France sur ce créneau», raconte cette diplômée de l’EM-Lyon. Elles ont ­démarré Seniosphère avec 25.000 euros (essentiellement investis en relations publiques), en étant hébergées par Paris Pionnières, l’incubateur réservé aux femmes, qui avait sélectionné leur projet. Très vite, les 3 Suisses, puis les supermarchés Cora et enfin BNP Paribas leur ont commandé des études. Pour renouveler leurs prestations, nos deux consultantes se rendent fréquemment en Asie et aux Etats-Unis afin de rencontrer des industriels et découvrir les dernières innovations. Elles comptent désormais 9 salariés et visent 700.000 euros de chiffre d’affaires cette année.



Notre conseil : il reste des places à prendre sur ce marché, notamment dans le conseil en communication ciblé sur les seniors. La grande distribution, entre autres, s’intéresse aux retraités et va ­commander des études pour lancer des supermarchés ­adaptés (avec allées élargies, étiquettes en gros caractères, rayons ­faciles d’accès…), comme il en existe déjà en ­Allemagne et aux Etats-Unis.



Anticiper la forte demande des soins à domicile faute de places dans les hôpitaux

La fameuse T2A (tarification à l’activité) mise en place en 2007 incite les hôpitaux à vider les lits le plus vite possible. Il y a donc un boulevard pour les sociétés qui se spécialisent dans les soins à domicile. Et vous pouvez en profiter même si vous n’avez pas de connaissances ­médicales : les vraies compétences requises se trouvent du côté de l’embauche d’infirmières et de l’achat de matériel médical. C’est ce qu’a compris Gérald Vignal, un autodidacte de 53 ans venu de l’industrie pharmaceutique. Dès 2004, il a lancé Studiosante, spécialisé dans les perfusions à ­domicile, avec 60.000 euros et des locaux de 70 mè­tres carrés à Villeurbanne. Sa plus grosse difficulté : convain­cre l’assurance-maladie de signer une convention avec lui. Il a dû ­démontrer qu’il travaillait avec du personnel qualifié, disposait du matériel adapté et des ressources financières nécessaires. Ensuite, il a démarché les centres hospitaliers, qui ont testé ses services avant de lui ­envoyer régulièrement des ­patients. En 2011, son chiffre d’affaires atteindra 2,4 millions et sa marge nette 20%.



Notre conseil : pour vous lancer dans la prestation de soins à domicile, associez-vous avec une infirmière de coordination, installez-vous à ­proximité des hôpitaux et démarchez pour vous faire connaître des chefs de service, des médecins traitants et des pharmaciens. Ce sont vos futurs prescripteurs.



Proposer aux maisons de retraite des produits et des services innovants



«Sur Internet, j’ai découvert ce que l’on appelle les gérontechnologies», relate Christophe Martin, un Messin de 40 ans. Beaucoup de ces produits et services, développés par des ingénieurs dans leur coin, sont peu ou mal distribués, constate-t-il. Ses réflexes d’ancien vendeur chez IBM le poussent alors à monter une société pour les diffuser. Il s’est lancé début 2010 avec 15.000 euros pour créer le site www.sensatys.com. Il s’est ensuite déplacé en région pour nouer des partenariats avec cinq fournisseurs, parmi lesquels la Borne Mélo, concepteur d’un juke-box pour seniors, et ­E-Sidor, fabricant de PC simplifiés. Ses clients ? «Les maisons de retraite et des collectivités ­locales, à qui je propose l’installation et le support technique des produits», précise-t-il. Il vise cette année 90.000 euros de chiffre d’affaires. De son côté, Gautier ­Lictevout, 35 ans, ancien chef de produit chez BMW France, a eu une idée ­similaire, mais pour un seul produit : les traceurs GSM. Sa société, Geotraceur, vend aux établissements de santé des pendentifs équipés d’une puce. Ils permettent à un proche ou à un aide-soignant de géoloca­liser un senior en ­détresse au mètre près, via un simple SMS envoyé à ce bijou high-tech. Il a démarré avec 10.000 euros en 2008 et table sur 750.000 euros de ventes cette année.



Notre conseil : pas besoin d’être un pro de la technique pour commercialiser des ­traceurs GPS sous forme de pendentifs ou de montres (entre 40 et 50 euros pièce en moyenne). Il existe des fabricants en Europe de l’Est et en Chine (allez sur Alibaba.com pour trouver un fournisseur). Le marché est en forte croissance, à destination des seniors… mais aussi des flottes de véhicules, des animaux de compagnie et des enfants.



Exploiter le temps libre des retraités pour leur vendre des loisirs et de la culture



Pas un euro d’apport personnel ! Il y a cinq ans, âgé de 21 ans et étudiant à l’Essec, Nicolas Hurtiger choisissait de créer, au sein de l’incubateur de son école, une société proposant des loisirs aux seniors (sorties au théâtre, parties de Scrabble …). Il a ainsi démarré Senior Compagnie sans y aller de sa poche, mais avec 85.000 euros d’investissement (20.000 euros de prêt étudiant, 50.000 euros d’emprunt classique et 15.000 euros reçus en participant au concours de Paris Entreprendre). Sa première agence, il l’a ouverte dans le XVe arrondissement de Paris, un quartier cible, en louant 35 mètres carrés à 2 000 euros par mois. Le lauréat du concours Petit Poucet en 2008 détient désormais deux agences en propre et en chapeaute six en franchise. Il prévoit 1 million d’euros de chiffre d’affaires cette année.



Notre conseil : il existe 24 concours pour créateurs d’entreprise à l’échelle nationale, et de 5 à 10 propres à chaque région (liste sur www.apce.com). Privilégiez ceux dont les lauréats bénéficient d’un accompagnement par un chef d’entreprise expérimenté : il vous ouvrira beaucoup de portes et multipliera vos chances de réussite. Pour remplir les dossiers de candidature souvent fastidieux (synthèse du projet, plan de financement à cinq ans…), faites-vous aider par la chambre de commerce.


Pierre-Alban Pillet


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